jeudi 22 décembre 2011

Perspectives de l'économie américaine : l'expansion se poursuivra à un rythme modéré

L'économie américaine, un cinquième de l'économie mondiale, tient bon, malgré un contexte international défavorable et sujet à la turbulence. Elle devrait continuer de croître à un rythme modéré durant le premier semestre de 2012. Les indicateurs avancés de son évolution viennent appuyer la vraisemblance d'un tel scénario.

L'indice des indicateurs économiques avancés du Conference Board, publié le 22 décembre, a continué de progresser à un rythme soutenu que ce soit sur une base mensuelle ou semestrielle. La probabilité d'une récession à court terme a diminué selon cet organisme; elle n'était plus qu'à 9 % en novembre. En outre, les demandes initiales d'assurance-chômage ont été significativement à la baisse ces dernières semaines; il s'agit là d'un signe précurseur de l'amélioration du marché du travail. Quant à la confiance des consommateurs, selon le Reuters/University of Michigan Surveys of Consumers, elle est en augmentation en décembre pour un quatrième mois consécutif, en raison notamment de l'amélioration des anticipations quant à l'évolution de l'économie au cours des prochains mois. Les indicateurs avancés de la construction résidentielle (permis de bâtir, mises en chantier, etc.) pointent aussi vers un redressement de la situation. Par exemple, les mises en chantier se sont maintenues au-dessus de 600 000 en rythme annuel pendant cinq des six derniers mois avec une pointe à 685 000 en novembre. Rien pour impressionner, mais, tout de même, la construction résidentielle semble vouloir décoller des bas fonds qu'elle a connus ces dernières années.

Par ailleurs, le Bureau of Economic Analysis a indiqué, le 22 décembre, que le PIB américain a crû de 1,8 % en rythme annuel au troisième trimestre, plutôt qu'à 2,0 % comme estimé antérieurement. Le Chicago Fed National Activity Index, publié le même jour, signale que, en octobre et novembre, l'économie américaine a poursuivi son expansion, bien qu'à un rythme inférieur à la tendance de long terme. Ainsi, le PIB pourrait croître de plus ou moins 2 % en rythme annuel ce trimestre-ci.

En conclusion, à moins de surprises, l'économie américaine devrait continuer son expansion au cours des prochains mois. Le scénario de récession à court terme tient davantage du mirage que d'une analyse objective des indicateurs. Les observateurs insistent cependant sur le haut degré d'incertitude et les risques à la baisse ce qui explique en bonne partie la grande volatilité des projections ou des prévisions.

mercredi 14 décembre 2011

Amélioration des perspectives de l'économie canadienne

Les perspectives à court terme de l'économie canadienne continuent de s'améliorer malgré un contexte international particulièrement difficile. Des signaux de poursuite de l'expansion à un rythme modéré proviennent de plusieurs indicateurs avancés.

Après avoir marqué le pas au début de l'été dernier, l'indice des indicateurs avancés de Statistique Canada (SC) reprend progressivement de la vigueur, et, en novembre, il est en hausse de 0,8 %, selon les données publiées le 14 décembre par cet organisme. En outre, les nouvelles commandes ont continué de progresser le mois dernier, bien qu'à un rythme moins rapide qu'auparavant, selon les résultats de l'enquête mensuelle PMI RBC auprès des gestionnaires d'approvisionnement d'entreprises manufacturières. SC a aussi indiqué le 14 décembre que les commandes en carnet des fabricants ont légèrement diminué (0,3 %) en octobre dernier, mais, en retranchant l'industrie de l'aérospatiale, elles affichent une augmentation. Ces commandes auprès des manufacturiers sont en hausse de 18,3 % par rapport à octobre 2010.

Mon commentaire du 18 novembre est plus explicite quant aux perspectives de l'économie canadienne pour 2012. D'ores et déjà, on peut avancer que des perspectives de croissance modérée se substiuent à celles de croissance faible ou modeste. Si une économie ouverte comme celle du Canada n'échappe pas à l'influence de la conjoncture internationale, elle s'en tirera tout de même assez bien au cours des prochains mois.

lundi 12 décembre 2011

Perspectives de l'économie mondiale : son rythme de croissance continuera de ralentir

Les indicateurs avancés de l'évolution de l'économie mondiale continuent de signaler un ralentissement de son rythme de croissance au cours des prochains mois. En outre, les analyses publiées récemment sur les perspectives mondiales font encore état de l'incertitude et des risques accrus qui engendrent de l'instabilité sur les marchés ainsi que de l'insatisfaction eu égard aux mesures de redressement de la situation, en particulier en Europe.

Les indices mensuels des indicateurs économiques avancés de l'OCDE, publiés le 12 décembre, pointent  de nouveau vers un ralentissement de la croissance à court terme. Pour l'ensemble de l'OCDE, le fléchissement ramènerait la progression de l'économie près de sa tendance de long terme, et ce serait notamment le cas pour les États-Unis, la Chine et le Canada. La Zone euro, le Brésil et l'Inde connaitraient un ralentissement prononcé. Les indices économiques avancés du Conference Board vont, à quelques variantes près, dans le même sens que ceux de l'OCDE.

Quant aux indices du JPMorgan Global Manufacturing & Services PMI, les nouvelles commandes sont de nouveau très légèrement en expansion en novembre en raison de la progression des commandes de services; cependant, les nouvelles commandes dans le secteur manufacturier sont en déclin pour un quatrième mois consécutif.

Divers organismes ont, ces derniers temps, revu à la baisse leurs projections de croissance de l'économie mondiale en 2012. Il se pourrait bien qu'ils les corrigent de nouveau vers le bas au début de l'an prochain si la tendance des indicateurs avancés se maintient.

mercredi 30 novembre 2011

Perspectives économiques sombres pour la Zone euro

La plupart des indicateurs économiques avancés publiés récemment viennent renforcer les projections à l'effet que la Zone euro se dirige vers une contraction de son activité économique.

L'évolution mensuelle et semestrielle de l'indice des indicateurs avancés du Conference Board, publié le 30 novembre, met en évidence la faiblesse de l'économie de la zone et sa vulnérabilité à court terme. Cet indice a inscrit une légère hausse en octobre (0,2 %), mais sa tendance des derniers mois laisse présager une détérioration de l'économie; il a notamment enregistré une baisse de 1,1 % en septembre et une autre de 1,3 % en août.

L'Economic Sentiment Indicator de la Commission européenne pour la zone poursuit sa descente, et il se retrouve en novembre, tout comme les mois précédents, nettement en-dessous de sa moyenne de long terme, selon les données publiées le 29 novembre. La détérioration de la confiance se manifeste tant chez les entreprises que les consommateurs.

En outre, les résultats préliminaires de l'enquête auprès des gestionnaires d'approvisionnement d'entreprises  indiquent qu'en novembre l'activité économique dans la zone était en déclin pour un troisième mois consécutif. Ce constat est valable tant pour les services que le secteur manufacturier. Les indices des nouvelles commandes laissent entrevoir que les prochains mois n'apporteront pas un revirement de tendance.

La Zone euro constitue le maillon faible parmi les économies industrialisées. Elle est aux prises avec une sévère crise financière et une crise de confiance en la capacité des pouvoirs publics d'adopter des mesures propres à renverser la tendance au déclin et à susciter une reprise solide de l'activité économique. Rappelons que l'OCDE prévoit, dans ses plus récentes perspectives économiques, soit une récession légère si des décisions sont prises rapidement en vue d'endiguer le fléchissement de l'activité économique, soit une récession profonde si les autorités publiques s'avérent incapables de s'entendre en vue de contenir la crise financière et ses conséquences sur l'économie.

mardi 29 novembre 2011

Les perspectives économiques de l'OCDE, novembre 2011

L'OCDE a publié le 29 novembre ses plus récentes perspectives économiques. Dans son rapport semi-annuel, cet organisme prend un ton alarmiste et souligne l'urgence d'agir pour empêcher une détérioration de l'économie mondiale, notamment chez ses pays membres, dans les mois et les années à venir.

Son scénario de référence fait l'hypothèse que des décisions importantes seront prises à court terme en Europe et aux États-Unis pour prévenir une aggravation de la conjoncture.Ce scénario prévoit une croissance de l'économie mondiale en 2012 qui serait légèrement plus forte (3,4 %) que ce que d'autres organismes ont avancé récemment. Ce sont les pays non membres de l'OCDE, principalement les pays émergents, qui contribueraient le plus à la croissance de la production mondiale. Le PIB de la zone OCDE ne croîtrait que de 1,6 % l'an prochain. Sur une base trimestrielle, le ralentissement de l'économie se ferait le plus sentir ce trimestre-ci et au premier de l'an prochain; suivrait une légère accélération du rythme de croissance. La zone euro serait la plus affectée, et elle connaîtrait une récession, après avoir connu une stagnation de son économie aux deuxième et troisième trimestres de cette année.

Sans mesures correctrices en vue d'atténuer la crise financière en Europe et en vue d'assouplir l'austérité budgétaire aux États-Unis, l'OCDE avance que la Zone euro connaîtra une profonde récession dans les prochains mois et que l'économie américaine pourrait entrer en récession.

L'OCDE y va de ses prescriptions pour redresser et améliorer l'économie de ses membres. Sans surprise, les politiques monétaires et budgétaires constituent les principales cibles de cet organisme.

Détails à : http://www.oecd.org/document/4/0,3746,fr_2649_37443_20347588_1_1_1_37443,00.html

   

mercredi 23 novembre 2011

L'économie américaine affiche des signes de résilience et d'amélioration

Le Chicago Fed National Activity Index, publié le 21 novembre, indique, qu'en octobre, l'économie des États-Unis a continué de progresser bien qu'à un rythme inférieur à sa tendance de long terme. Quant à l'indice des indicateurs économiques avancés du Conference Board pour ce pays, son évolution mensuelle et semestrielle signale, selon les chiffres publiés le 18 novembre, une croissance modeste de l'économie américaine avec perspective d'amélioration au cours des mois à venir, alors qu'il y a un mois, les perspectives étaient plutôt d'un fléchissement de la croissance. Ajoutons à cela que les demandes initiales d'assurance-chômage demeurent en-dessous du seuil critique des 400 000 depuis quelques semaines, selon les données publiées le 23 novembre par le Département du Travail, signe que les affaires des entreprises américaines sont suffisamment bonnes pour garder leurs employés. La confiance des consommateurs aurait aussi connu une légère amélioration en novembre bien qu'étant encore très faible, selon les résultats de l'enquête Reuters/University of Michigan rendus publics aussi le 23.

Les marchés boursiers laissent cependant peu de place à l'optimisme ces jours-ci quant aux perspectives économiques. Ils traduisent une inquiétude grandissante quant aux conséquences de la crise financière, notamment en Europe, et aussi quant à l'absence d'une entente aux États-Unis sur les mesures de restriction des dépenses publiques.

vendredi 18 novembre 2011

Perspectives de l'économie canadienne - novembre 2011

L’économie canadienne devrait croître à un rythme modeste au cours des prochains mois, mais il ne faudrait pas se surprendre si sa progression est supérieure aux plus récentes projections d’organismes qui publient des prévisions économiques.


L'indice mensuel des indicateurs avancés  de Statistique Canada (SC), publié le 18 novembre, continue de signaler une croissance faible à court terme. Cependant, les commandes en carnet, selon l’enquête mensuelle de SC sur les industries manufacturières, et les nouvelles commandes, selon l’enquête RBC-Markit Economics auprès des gestionnaires d’approvisionnement d’entreprises manufacturières, indiquent que le secteur de la fabrication devrait poursuivre son expansion dans les mois à venir. En outre, les mises en chantier de logements dépassent les attentes ces derniers mois, ce qui est précurseur d’un rythme soutenu d’activités dans la construction résidentielle et, éventuellement, dans les achats de biens durables, comme les meubles et articles ménagers. Qui plus est, l’économie des États-Unis, principal marché d’exportation des entreprises canadiennes, prend progressivement du mieux ces temps-ci, contrairement à ce que plusieurs anticipaient il y a encore quelques semaines. Par contre, des risques à la baisse de la croissance subsistent, notamment en raison des conditions économiques et financières en Europe, conjoncture régionale mais qui vient brider les perspectives de croissance de l’économie mondiale, dont celles du Canada et des États-Unis.


D’ores et déjà, on peut avancer que l’économie canadienne a mieux fait au troisième trimestre que ce que laissait croire le Rapport sur la politique monétaire de la Banque du Canada fin octobre dernier (projection de 2,0 % en rythme annuel). Quant à sa projection pour le quatrième trimestre (0,8 % en rythme annuel), elle ne saurait tenir en raison des perspectives d’amélioration de l’économie mentionnées au paragraphe précédent. Seules des catastrophes d’ici la fin de l’année rendraient possible le scénario de référence retenu par la Banque pour ce trimestre-ci.


La moyenne des prévisions de croissance du PIB canadien était à 2,2 % en 2011, selon l’enquête de septembre dernier du ministère fédéral des Finances auprès des prévisionnistes du secteur privé. Ce taux apparait aujourd’hui comme un seuil minimal. Pour 2012, la Banque du Canada prévoit une croissance de 1,9 %; la moyenne des prévisions du secteur privé est à 2,1 %. Surveillons les mises à jour des prochaines semaines : probablement que les corrections à la baisse effectuées il n’y a pas si longtemps, feront place à un peu plus d’optimisme, du moins pour le premier semestre de l’an prochain.

Mise à jour du premier décembre : Selon Statistique Canada, le PIB canadien a crû de 3,5 % en rythme annuel au troisième trimestre de cette année. En outre, l'enquête mensuelle PMI RBC  auprès des gestionnaires d'approvisionnement d'entreprises indique que le secteur canadien de la fabrication a poursuivi son expansion en novembre. Bon augure pour la production à venir, les nouvelles commandes auprès des manufacturiers ont continué de progresser, bien qu'à un rythme moins rapide qu'auparavant. Les industries manufacturières du Canada et des États-Unis s'en tirent mieux ces temps-ci que celles d'ailleurs dans le monde en se basant sur les résultats des plus récentes enquêtes auprès des gestionnaires d'approvisionnement; ces résultats sont disponibles sur le site Internet de Markit Economics.

   

mercredi 16 novembre 2011

Économie mondiale : les indicateurs avancés pointent de nouveau vers un ralentissement de la croissance

Les plus récents indices des indicateurs avancés continuent de signaler un ralentissement du rythme de progression de l'économie mondiale. Les indices de l'OCDE, publiés le 14 novembre, laissent présager une atténuation de la croissance tant chez ses pays membres que dans les principales économies émergentes. Les indices du Conference Board publiés au cours des dernières semaines vont dans le même sens. Quant à l'indice des nouvelles commandes du JPMorgan Global Manufacturing & Services PMI, il laisse croire que l'économie mondiale pourrait continer de croître, mais à un rythme plus lent qu'auparavant; il pourrait même y avoir une légère contraction de l'activité dans le secteur manufacturier au cours des prochains mois.

En se basant, entre autres, sur les indicateurs avancés, les organismes qui publient régulièrement des prévisions de croissance de l'économie mondiale ont  récemment révisé significativement à la baisse leurs projections pour 2012. Leurs estimations de la progression du PIB mondial l'an prochain se rapprochent de 3,0 % : 3,1 %, selon la Banque du Canada; 3,2 %, selon le Conference Board, etc. L'OCDE publiera ses perspectives économiques semestrielles le 28 novembre, ce qui viendra apporter un éclairage additionnel sur la conjoncture et les défis à relever pour l'améliorer.

lundi 7 novembre 2011

Perspectives de la Zone euro : de la stagnation à la contraction de l'économie

À la mi-septembre, la Commission européenne prévoyait la quasi-stagnation de l'activité économique dans la Zone euro. Depuis, il y a eu détérioration et les indicateurs économiques avancés laissent entrevoir la possibilité d'une contraction de son PIB qui pourrait muter en récession.


L'évolution mensuelle et semestrielle de l'indice des indicateurs avancés du Conference Board pour la Zone laisse présager un recul de son activité économique. Presque toutes les composantes de cet indice montrent des signes de faiblesse.


L'Economic Sentiment Indicator de la Commission européenne pour la Zone a peu varié en octobre, mais il a enregistré des baisses prononcées au cours des derniers mois. Il se situe nettement en-dessous de la tendance historique de long terme, mais, pour l'instant, même s'il traduit bien le pessimisme des consommateurs et des industriels notamment, il est encore loin du creux atteint au début de 2009. Il n'en témoigne pas moins lui aussi d'une aggravation des perspectives économiques.


Les résultats de l'enquête d'octobre, et ceux des mois précédents, auprès des gestionnaires d'approvisionnement des entreprises pointent vers une contraction de l'activité et ce, tant dans les industries de services que de la fabrication.


La Banque du Canada a avancé, dans son Rapport sur la politique monétaire du 26 octobre, que la Zone euro se dirige vers une brève récession. Le nouveau président de la Banque centrale européenne est allé dans le même sens au cours d’un commentaire public le 3 novembre. Dans une note du 31 octobre spécialement préparée en vue du G20 à Cannes, l’OCDE prévoit un ralentissement marqué pouvant aller jusqu’à une légère baisse de l’activité économique.


Ainsi, rien de surprenant à ce que la Banque centrale européenne ait fait marche arrière et réajusté à la baisse son taux d'intérêt directeur le 3 novembre. Elle l'avait augmenté en juillet dernier en vue de contenir la progression des prix à la consommation, et cette décision avait été abondamment critiquée.


Sur le plan fiscal, les gouvernements de certains pays de la Zone ont encore une marge de manoeuvre pour stimuler leur économie et éviter qu'elle ne s'enfonce vers une récession qui générerait encore plus de chômage et de tensions sociales. D'autres pays ont déjà épuisé leur capacité d'intervention budgétaire, et leurs options se limitent à démontrer aux marchés financiers qu'ils peuvent contenir leur endettement endémique par des mesures d'austérité. Les acheteurs d'obligations gouvernementales s'inquiètent des possibilités de défauts de paiement de bien des pays, et ils exigent ces temps-ci des taux d'intérêt prohibitifs sur leurs titres de dettes. Les coûts de protection contre les défauts de paiement (credit default swaps) ont aussi beaucoup augmenté pour ces pays, rendant leurs titres encore moins attrayants. Le plan d'action européen annoncé à la fin d’octobre sera-t-il suffisant dans un contexte où après la Grèce, l'on s'intéresse de plus en plus à de gros joueurs comme l'Italie et l'Espagne? Si l'épicentre du premier épisode de l'actuelle crise financière se situait aux États-Unis, le deuxième se joue, sans contredit, en Europe.

Mise à jour du 10 novembre : La Commission européenne a publié aujourd'hui ses prévisions économiques pour la Zone euro et l'ensemble de l'Union européenne. Son scénario de référence en est un de stagnation de l'économie européenne d'ici la fin du premier semestre de 2012 et de risque de récession. Une reprise faible ou modeste de l'activité économique est prévue à compter du deuxième semestre de l'an prochain.


dimanche 6 novembre 2011

Perspectives de croissance modeste de l'économie québécoise

L'Indice précurseur de Desjardins a peu progressé depuis avril dernier, sa hausse la plus élevée (0,3 %) ayant été enregistrée en septembre, selon les données publiées le 3 novembre sur le site Internet de cette institution financière. Son évolution récente laisse présager une croissance modeste de l'économie québécoise au cours des prochains mois.

En outre, les résultats mensuels de l'enquête RBC/Markit Economics auprès des gestionnaires d'approvisionnement laissent croire  que l'expansion du secteur manufacturier québécois se poursuit, bien que son rythme d'expansion se soit atténué en octobre, selon les données publiées le premier novembre. Ces résultats viennent appuyer l'hypothèse que la croissance de l'économie québécoise est faible ou modeste ces temps-ci.  

jeudi 27 octobre 2011

États-Unis : la récession devra encore attendre

Les plus récents indicateurs de l'évolution de l'économie américaine indiquent que sa croissance s’est améliorée ces derniers temps. Le PIB américain a crû à un rythme annuel de 2,5 % de juillet à septembre, soit mieux qu'aux deuxième (1,3 %) et premier (0,4 %) trimestres, selon les statistiques publiées le 27 octobre par le Bureau of Economic Analysis. Même les mises en chantier de logements se sont légèrement améliorées en septembre dernier, affichant un rythme annuel de 658 000, soit nettement mieux que les mois précédents et le meilleur résultat depuis avril 2010; mais, c'est bien en-deça encore du nombre suffisant pour envisager un regain significatif de la construction résidentielle.

Cette progression de l'économie américaine ne serait-elle qu'un sursaut avant des jours sombres? L'évolution mensuelle et semestrielle de l'indice des indicateurs avancés du Conference Board (CB) pointe vers une faible croissance au cours des prochains mois. L'économiste en chef de cet organisme évalue à 50 % la probabilité d'une nouvelle récession. En outre, les données du CB sur la confiance des consommateurs américains font état d'une accentuation de leur pessimisme en octobre par rapport à septembre dernier. Leur degré de pessimisme serait semblable à ce qui prévalait durant la récession de 2008-2009, ce qui n'augure rien de bon pour les dépenses de consommation des ménages au cours des prochains mois et leurs intentions d'achats de logements. Un bémol s’impose toutefois : les résultats des enquêtes sur la confiance des consommateurs ne sont pas toujours une représentation fidèle de leur comportement. À preuve, au troisìème trimestre, les dépenses personnelles de consommation ont significativement augmenté même si la confiance n’y était pas selon les enquêtes menées auprès d’eux. 

Quant à l'Economic Cycle Research Institute (ECRI), ses experts ont prédit, à la fin de septembre, que l'économie américaine se dirigeait vers une nouvelle récession en se basant sur l'évolution d'un ensemble d'indices d'indicateurs avancés. Ils ajoutaient à leur prédiction : «And there is nothing that policy makers can do to head it off.». En gens prudents, ils se sont bien gardés d'associer à cette prédiction une date de début de cette éventuelle récession.

 Dans son communiqué publié le 25 octobre et dans son Rapport sur la politique monétaire du 26, la Banque du Canada est moins pessimiste que l’ECRI. Elle s'attend à une croissance faible de l'activité économique aux États-Unis d'ici la fin du premier semestre de 2012, et non pas à une contraction.

Comme quoi les perspectives de l’économie américaine oscillent entre le scénario d’une croissance faible et celui d’un recul de l’activité économique pouvant se transformer en récession. Faut-il s’attendre dans ce contexte à une intervention des pouvoirs publics pour stimuler la croissance et l’emploi? Des propositions ont été avancées, mais la probabilité qu’elles soient adoptées est très faible dans le climat politique actuel.

Mise à jour du 22 novembre : Le Bureau of Economic Analysis a révisé à la baisse sa première estimation de la croissance du PIB américain au troisième trimestre. Il aurait crû de 2,0 % en rythme annuel, plutôt qu'à 2,5 %.

jeudi 20 octobre 2011

Perspectives de l'économie canadienne : des signaux inquiétants, mais d'autres encourageants

L'indice mensuel des indicateurs avancés de l'évolution de l'économie canadienne marque le pas depuis quelques mois, selon les données publiées le 19 octobre dans Le Quotidien de Statistique Canada (SC). Cela laisse présager un ralentissement important de la croissance au cours des prochains mois. Ce sont les marchés boursiers et la fabrication qui font mal paraître l'indice en septembre. Six des dix indicateurs composant l'indice sont tout de même en hausse.

Le secteur de la fabrication pourrait toutefois afficher de bons résultats à court terme, malgré ce que laissent croire les indicateurs avancés retenus par SC. L'enquête mensuelle de cet organisme auprès des manufacturiers révèle qu'en août dernier leurs commandes en carnet ont augmenté pour un huitième mois consécutif, et que leur ratio des stocks aux ventes était en baisse pour un deuxième mois de suite. Quant à l'enquête mensuelle RBC-Markit Economics auprès des directeurs d'achat de plus de 400 entreprises manufacturières canadiennes, elle signale qu'en septembre dernier les nouvelles commandes continuaient d'augmenter. Cette progression s'expliquait par une hausse de la demande des clients existants et de nouveaux clients. Presque trop beau pour être vrai dans le contexte de morosité qui prévaut actuellement.

Le Rapport sur la politique monétaire de la Banque du Canada qui sera publié le 26 octobre, nous donnera une meilleure idée des perspectives de l'économie canadienne.

Mise à jour du 26 octobre : La Banque du Canada a revu à la baisse ses prévisions de croissance de l'économie canadienne dans son Rapport sur la politique monétaire publié aujourd'hui. Si la Banque avait fait preuve d'un excès d'optimisme dans son rapport de juillet, elle est probablement trop pessimiste cette fois-ci, du moins quant aux projections de croissance à très court terme. Selon son scénario de référence, le PIB canadien ne progresserait que de 0,8 % en rythme annuel au quatrième trimestre. Cela semble plutôt bas comme estimation tenant compte des commandes en carnet des entreprises manufacturières et des mises en chantier de logements ces derniers temps. Pour les quatre trimestres de 2012, le scénario de référence de la banque est vraisemblable. En outre, la Banque considère que «...la détente monétaire en place au Canada est considérable.». Ce message peut être interprété comme signifiant que la Banque serait réfractaire à assouplir davantage sa politique monétaire advenant une détérioration des conditions économiques par rapport à son scénario de référence. Des mesures fiscales et budgétaires plus expansionnistes s'imposeraient alors.

mardi 18 octobre 2011

Chine : des avis partagés quant aux perspectives de croissance économique

Déjà un an que la banque centrale de Chine a amorcé sa politique de resserrement de l'expansion monétaire. Les autorités chinoises avaient alors laissé savoir qu'elles étaient prêtes à accepter une baisse de quelques points de pourcentage du taux de croissance du PIB en vue de contenir la progression des prix à la consommation. Toutefois, même si elle augmente moins fortement qu'en début d'année, la production a crû à un rythme annuel de 9,1 % au troisième trimestre en raison de la forte hausse de la demande intérieure. Rien de surprenant dans un tel contexte  à ce que l'indice des prix à la consommation augmente  d'un peu plus de 6,0 % ces temps-ci, soit nettement plus rapidement que l'objectif de 4 %, malgré les limites imposées à l'expansion monétaire et du crédit.

Les perspectives de croissance sont toutefois partagées chez les analystes. Il y a, d'une part, ceux qui croient à la continuité du ralentissement en douceur de la croissance du PIB et, d'autre part, ceux qui anticipent une baisse marquée du rythme de croissance. Le FMI est du camp des optimistes : dans ses perspectives de septembre dernier, il prévoit une croissance de 9,0 % du PIB chinois en 2012; celle-ci serait compatible avec un ralentissement à 3,3 % de la progression des prix à la consommation, selon cet organisme. Dans l'autre camp, on retrouve ceux qui craignent l'éclatement de ce qui serait une bulle immobilière, et ses conséquences sur la confiance des consommateurs et des entreprises et sur la disponibilité et l'accès au crédit. Des signaux de tensions financières sont d'ailleurs apparents dans la progression des coûts d'assurance (credit default swaps) encourus par les détenteurs d'obligations contre d'éventuels défauts de paiement des émetteurs. C'est une manifestation concrète de l'inquiétude grandissante des marchés financiers quant aux perspectives économiques de la Chine; mais, tout de même, des craintes moindres que celles suscitées par les difficultés de bon nombre de pays de la Zone euro.

Que laissent entrevoir les indicateurs avancés? L'indice mensuel de l'OCDE pour la Chine pointe depuis plusieurs mois vers un ralentissement significatif de la croissance. L'évolution mensuelle et semestrielle de l'indice du Conference Board laisse plutôt présager une poursuite de la croissance sans ralentissement majeur. Encore là des divergences, mais plus sur l'importance du ralentissement à venir que sur la tendance de fond.

Le gouvernement chinois ne semble pas sentir le besoin de modifier sa stratégie d'intervention. Sa priorité sur le plan économique demeure de contenir la progression des prix à la consommation.

Mise à jour du 24 octobre : Les résultats préliminaires de l'enquête mensuelle auprès des gestionnaires d'approvisionnement indiquent que le secteur de la fabrication en Chine reprend de la vigueur en octobre après quelques mois de stagnation. Les nouvelles commandes sont, entre autres, en hausse ce qui contribue à l'amélioration des perspectives économiques.

mardi 11 octobre 2011

Le ralentissement de l'économie mondiale se poursuivra

Les indicateurs avancés mensuels de l'OCDE pointent de nouveau vers un ralentissement significatif de l'économie mondiale au cours des prochains mois, selon les données publiées le 10 octobre sur le site Internet de cet organisme. Ce constat est valable tant pour ses pays membres que les principales économies émergentes.

Par ailleurs, les résultats des enquêtes mensuelles auprès des gestionnaires d'approvisionnement de près de trente pays laissent présager que l'activité économique mondiale continuera de progresser, mais à un rythme assez faible. L'indice des nouvelles commandes du JPMorgan Global Manufacturing & Services PMI a légèrement augmenté de nouveau en septembre; cette hausse était cependant limitée au domaine des services. Le secteur de la fabrication a plutôt tendance à signaler une contraction de la production, les commandes y étant de nouveau en déclin.

Détails à :  http://www.oecd.org/home/0,3675,fr_2649_201185_1_1_1_1_1,00.html
                  http://www.markiteconomics.com/Survey/Page.mvc/home

lundi 26 septembre 2011

États-Unis : les craintes de récession demeurent, mais ce ne sont encore que des craintes

Les risques et les craintes de récession aux États-Unis sont encore bien présents, mais les indicateurs de l'évolution récente  de l'économie font état d'une croissance lente ou anémique plutôt que d'une récession. Le Chicago Fed National Activity Index, publié ce matin, indique que l'économie américaine continuait de progresser en août, mais à un rythme inférieur à la croissance moyenne de long terme. Cet indice demeure tout de même nettement au-dessus de la zone pouvant indiquer la vraisemblance du début d'une récession.

L'évolution mensuelle et semestrielle de l'indice des indicateurs avancés du Conference Board, publié le 22 septembre, laisse présager une croissance au mieux modeste au cours des prochains mois. Les indicateurs de la masse monétaire et des taux d'intérêt ont contribué à la hausse de l'indice en août, alors que des indicateurs liés à la production à venir ( ex. : nouvelles commandes de biens de consommation et de biens d'équipement) montrent des signes de faiblesse, ce qui contribue à augmenter l'inquiétude. L'indice hebdomadaire de l'Economic Cycle Research Institute (ECRI) est en baisse depuis quelques semaines, mais, lui aussi, laisse croire que la reprise économique aux États-Unis se poursuivra bien qu'à un rythme assez faible.

Rappelons que, la semaine dernière, le FMI a significativement revu à la baisse ses perspectives de croissance de l'économie américaine cette année et l'an prochain. Ses économistes ont aussi examiné les conséquences de la concrétisation de certains risques à la baisse de l'activité économique, et ils en sont venus à la conclusion que le scénario d'une nouvelle récession ne peut être écarté.    

jeudi 22 septembre 2011

Les perspectives de l'économie mondiale du FMI, septembre 2011

Le Fonds monétaire international (FMI) a publié le 20 septembre son édition semestrielle des Perspectives de l'économie mondiale. L'inquiétude est facilement palpable dans le contenu de ce rapport, notamment eu égard aux difficultés économiques des pays avancés. Les perspectives de croissance demeurent solides pour les pays en émergence, mais l'incertitude et les risques à la baisse gagnent là aussi du terrain.

La hausse projetée du PIB mondial est de 4,0 % en 2011 et en 2012, ce qui apparaît assez optimiste tenant compte de l'évolution actuelle de l'économie mondiale. Ces augmentations de la production mondiale de biens et services proviendraient avant tout des économies émergentes et en développement, dont le taux de croissance du PIB serait quatre fois plus important que celui des pays avancés cette année et un peu plus de trois fois l'an prochain.

Par rapport à la mise à jour de juin dernier des perspectives, les prévisions de croissance sont revues à la baisse pour la plupart des pays. Parmi les principaux pays dits avancés, les États-Unis et le Canada sont ceux pour lesquels les révisions à la baisse sont les plus importantes. L'estimation de la croissance du PIB canadien demeure tout de même plus élevée  que celle de la moyenne des pays avancés cette année (2,1 % versus 1,6 %), alors qu'elle est égale à la moyenne en 2012 (1,9 %).

Le FMI a aussi estimé les conséquences d'une détérioration importante des conditions économiques dans la Zone euro et aux États-Unis advenant l'occurrence de certains éléments qui ne sont pour l'instant que des facteurs de risque à la baisse. Il estime que ces deux économies passeraient ainsi d'un scénario de croissance faible à un scénario de récession au cours des prochaines années.

Comme à l'habitude, le FMI y va de ses prescriptions aux autorités politiques pour redresser la situation, mais on sent bien à leur lecture qu'il n'y a pas de solution facile et que la recherche de l'équilibre dans les interventions suggérées est un exercice périlleux.

Détails à :  http://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2011/02/index.htm

lundi 19 septembre 2011

Récession : des repères

Le ralentissement économique des derniers mois a ramené à l'avant-scène le spectre d'une nouvelle récession. Mais, que signifie concrètement ce concept? Plusieurs analystes définissent une récession comme étant deux trimestres consécutifs de contraction de l'économie (PIB réel). Qu'en pensent les experts qui ont la responsabilité d'établir les dates de début et de fin des récessions au Canada et aux États-Unis?

Dans une étude spéciale, publiée en mars 2009 dans l'Observateur économique canadien (OEC) de Statistique Canada (SC), Philip Cross écrit ceci :

«...il convient de rappeler que ni Statistique Canada, ni le NBER [National Bureau of Economic Research] …se reportent exclusivement au PIB pour fixer les dates des récessions qui se produisent. Les deux organismes font expressément fi de la règle selon laquelle on conclut à une récession par deux reculs trimestriels consécutifs du PIB.»

Dans un article intitulé «Qu'est-ce qu'une récession?» de l'édition de mars 2009 de la revue Finances et Développement du FMI, ses auteurs présentent deux trimestres consécutifs de contraction du PIB comme étant une règle utile, mais incomplète pour déterminer s'il y a récession. En janvier 2009, The Economist y a référé comme étant «The popular rule of thumb…».

Le diagnostic de récession est en fait un jugement porté à partir de l'examen de l'évolution de plusieurs indicateurs macro-économiques, dont le PIB réel et l'emploi. Selon le NBER, le recul de l'activité économique doit être significatif et s'étendre, pendant plusieurs mois, à l'ensemble de l'économie. Une fois que le NBER, pour les États-Unis, et SC, pour le Canada, se prononcent sur le moment du début et celui de la fin d'une récession, leurs décisions respectives deviennent la référence officielle qui fait consensus chez les économistes.

Malgré ce qui précède, deux trimestres consécutifs de recul significatif du PIB réel, généralisé à l'ensemble de l'économie, peuvent constituer un indicateur valable de la vraisemblance
du début d'une récession en attendant que le NBER ou SC se prononcent, ce qui peut prendre bien du temps. On peut aussi supposer que deux trimestres consécutifs de progression significative du PIB réel, après une période de baisse marquée de l'activité économique, constitueraient un signal non négligeable de la vraisemblance d'une reprise, et donc de la fin probable d'une récession.

Ralentissement


Dans une autre étude spéciale publiée en décembre 2010 dans l'OEC, Philip Cross examine les périodes de ralentissement économique durant les phases d'expansion au Canada depuis la fin de 1982, ce qui, par définition, exclut les périodes de récession. Il en a recensé dix, soit une presque tous les deux ans, d'où l'importance d'être prudent avant d'avancer tout diagnostic de récession.
Les ralentissements sont en quelque sorte une pause de croissance dans une phase d’expansion. Ils peuvent être identifiés par une croissance faible ou une stagnation ou encore une faible baisse de l’activité économique perceptible dans l’évolution à court terme du PIB réel ou de l’emploi.
 
Récession et dépression

La revue The Economist, en page 57 de son édition du 3 janvier 2009, examine la différence entre une récession et une dépression. Avant la deuxième guerre mondiale, le mot récession n'était pas utilisé pour désigner une contraction importante de l'économie. Les phases d'expansion étaient suivies de dépressions plus ou moins longues ou sévères. Voulant éviter de rappeler dans l'imagination des gens la grande dépression des années 1930, on substitua le mot récession au mot dépression après la deuxième guerre. Cependant, l'article de la revue fait référence à des écrits qui distinguent encore aujourd'hui récession et dépression, en se basant sur leurs causes et leur sévérité.

Sur une note un peu plus légère, l'ex-président américain Harry Truman s'est essayé à distinguer récession et dépression : une récession, selon lui, c'est quand votre voisin perd son emploi; une dépression, c'est lorsque vous perdez le vôtre. Lors de la campagne à la présidence de 1980, Ronald Reagan a repris cette distinction et y a ajouté qu'une reprise c'est quand Jimmy Carter, alors Président, perd le sien. Ironie du sort, le premier mandat de Reagan à la présidence fut marqué par l'une des deux plus sévères récessions de la deuxième moitié du vingtième siècle.

Crise et dépression

Pour ce qui est de l'expression crise économique, elle était jadis synonyme de dépression économique. Ces expressions sont en quelque sorte devenues désuètes avec l'adoption du terme récession pour désigner les phases baissières des cycles économiques. Il faut dire aussi que les contractions économiques ont été beaucoup moins sévères qu'auparavant après la deuxième guerre mondiale en raison notamment des interventions publiques de type keynésien pour empêcher une baisse trop prononcée de l'économie et pour stimuler la relance. Advenant un nouveau fléchissement de l'activité économique de l'ampleur de celui de la Grande dépression des années 1930, il ne faudrait pas se surprendre d'un retour de l'expression dépression économique dans les analyses de la conjoncture. Qui sait?

Si l'expression crise économique est démodée, le mot crise est bien de son temps dans l'expression crise financière. Celle-ci est en effet bien présente dans les analyses et les commentaires lorsqu'il s'agit de faire état des conditions prévalant sur les marchés financiers en période particulièrement troublée, comme celle que nous connaissons depuis 2007-2008. Les crises financières provoquent normalement des récessions plus prononcées que celles qui découlent d'un resserrement de la politique monétaire en vue de juguler l'inflation.


Ralentissement, récession, dépression et crise sont des concepts qui évoluent dans le temps en fonction du développement des connaissances, de l'expérience et de l'usage. Il faut cependant éviter les raccourcis qui nuisent à une bonne compréhension des phénomènes qu'ils tentent de décrire.

  

jeudi 15 septembre 2011

Les perspectives économiques du Japon s'améliorent graduellement

Diverses sources viennent confirmer que l'économie du Japon prend progressivement du mieux depuis les catastrophes de mars dernier. Après trois trimestres consécutifs de contraction de l'activité économique, ce pays renoue avec la croissance au cours du présent trimestre, notamment en raison des efforts de reconstruction. Les indices des indicateurs avancés, le rapport mensuel de septembre de la Banque du Japon et l'évaluation intérimaire de l'OCDE de la semaine dernière pointent vers une amélioration ces temps-ci des conditions économiques de la troisième économie en importance dans le monde. Certains, dont l'OCDE, prévoient cependant que la reprise pourrait déjà marquer le pas au quatrième trimestre; les rapports récents des enquêtes auprès des gestionnaires d'approvisionnement laissent aussi planer des doutes sur la solidité de la reprise.

La semaine prochaine, le FMI viendra ajouter son évaluation de l'économie du Japon dans ses Perspectives économiques mondiales. Quant aux organismes de prévision consultés par The Economist ( édition du 10 septembre), ils prévoient, en moyenne, que le PIB japonais devrait croître de 2,5 % en 2012, l'intervalle des prévisions allant de 1,2 % à 3,5 %. C'est nettement mieux que ce qui est prévu pour la Zone euro et les États-Unis, mais, attention, l'économie du Japon a, depuis les années 1990, eu tendance à démontrer aux prévisionnistes qu'il faut être très prudent dans toute estimation relativement optimiste de sa performance à venir.

Mise à jour du 20 septembre : Dans ses Perspectives économiques mondiales publiées ce matin, le FMI prévoit que le PIB du Japon devrait croître de 2,3 % en 2012; en juin dernier, son estimation était plutôt à 2,9 % de croissance.

jeudi 8 septembre 2011

Dégradation des perspectives économiques, selon l'OCDE

L'OCDE a révisé à la baisse ses perspectives de croissance économique dans le monde. Sa mise à jour des perspectives du printemps dernier a été publiée ce matin sur le site Internet de cet organisme. La reprise chancelle, notamment dans les pays industrialisés, et la croissance des économies émergentes ralentit quelque peu, bien qu'elle demeure forte.

L'OCDE met l'accent dans son communiqué sur l'importance de «...rétablir la confiance.». Les économistes de cet organisme soulignent aussi que : « L'incertitude entourant les prévisions est anormalement forte», et c'est probablement pourquoi l'examen intérimaire, tel que publié, ne comporte des révisions que pour les troisième et quatrième trimestres de cette année et ce, que pour un nombre limité de pays.

En outre, l'indice mensuel JPMorgan Global Manufacturing & Services PMI, publié le 6 septembre sur le site Internet de Markit Economics, va aussi dans le sens d'un ralentissement marqué de la croissance économique mondiale ces temps-ci, principalement en raison de la stagnation de l'activité dans le secteur manufacturier. L'expansion dans les services demeure modeste. Plus inquiétant encore pour les perspectives à court terme : la faible progression des nouvelles commandes; elles ont même diminué dans la fabrication pour un deuxième mois consécutif en août.

Mise à jour du 12 septembre : L'OCDE a publié ce matin ses indices des indicateurs avancés pour ses pays membres ainsi que les principales économies émergentes. Ces indices signalent que la tendance au ralentissement économique se poursuivra au cours des prochains mois. Cette tendance est importante et généralisée. Il y a bien quelques exceptions, comme la Nouvelle-Zélande, Israël, la Suède et l'Afrique du Sud où les indicateurs avancés pointent encore vers l'expansion de leurs économies.

Tous ces indicateurs laissent présager que le FMI va revoir significativement à la baisse ses «Perspectives économiques mondiales» qui devraient être publiées bientôt.

mercredi 7 septembre 2011

La Banque du Canada devra réviser à la baisse ses perspectives de croissance de l'économie canadienne

Les récents développements économiques sur la scène mondiale pèseront sur les perspectives de l'économie canadienne, mais la Banque du Canada, dans son communiqué d'aujourd'hui, anticipe tout de même une croissance de l'activité économique au cours du présent semestre. (Rappelons que le PIB canadien a diminué à un taux annualisé de 0,4 % au deuxième trimestre.) Ce n'est toutefois qu'à la fin d'octobre prochain que la Banque fera connaître ses projections révisées pour les économies canadienne et mondiale.

En juillet dernier, dans son Rapport sur la politique monétaire, la Banque prévoyait une croissance annualisée du PIB de près de 3,0 % aux troisième et quatrième trimestres de cette année ainsi qu'au premier trimestre de l'an prochain. Cependant, ce scénario peut difficilement tenir dans le contexte actuel. L'indice des indicateurs avancés de Statistique Canada n'a que faiblement augmenté en juin et en juillet; son évolution récente laisse donc présager une croissance plutôt anémique dans les prochains mois. En outre, au deuxième trimestre, les stocks ont augmenté plus que les autres composantes de la demande intérieure, ce qui, normalement, suscite une plus grande prudence chez les producteurs dans les mois suivants. Quant aux perspectives de l'économie mondiale, elles laissent peu de place à une amélioration significative des exportations nettes du Canada au cours des prochains mois. On peut donc déjà anticiper une révision à la baisse des estimations de croissance de l'économie canadienne pour les troisième et quatrième trimestres et probablement aussi pour 2012.

Tout n'est cependant pas marqué du sceau de la morosité. La Banque prévoit que les investissements des entreprises et les dépenses des ménages devraient continuer de progresser. En outre, l'indice PMI RBC sur le secteur manufacturier canadien s'est amélioré en août par rapport aux mois précédents.

Mise à jour du 20 septembre : L'indicateur composite avancé de Statistique Canada continue, en août, de pointer vers une croissance faible de l'économie canadienne au cours des mois à venir. Cet indicateur a stagné le mois dernier par rapport à juillet, selon les données publiées aujourd'hui par cet organisme. Point positif toutefois, six des dix composantes de l'indicateur ont poursuivi leur progression en août. Ces hausses ont été contrées par la baisse notamment des indices des marchés bousiers et du logement.

En outre, dans ses Perspectives économiques mondiales publiées ce matin, le FMI a significativement révisé à la baisse ses prévisions de croissance de l'économie canadienne, faisant passer son estimation de la croissance du PIB de 2,9 % à 2,1 % cette année, et de 2,6 % à 1,9 % en 2012.

Atténuation des perspectives de croissance de l'économie québécoise

L'Indice précurseur Desjardins a de nouveau affiché une faible progression en juillet dernier, selon les données publiées aujourd'hui sur le site Internet de cette institution financière. L'évolution récente de cet indice ainsi que les perspectives économiques à la baisse chez les principaux partenaires économiques du Québec laissent présager une croissance assez modeste de l'économie québécoise au cours des prochains mois. D'ailleurs, Desjardins a significativement corrigé à la baisse, en août, son estimation de la croissance du PIB québécois cette année et l'an prochain. En 2011, la croissance serait de 1,7 %, et non plus 2,2 % comme estimé auparavant; en 2012, elle est aussi évaluée à 1,7 %, plutôt que 2,3 %.

mardi 30 août 2011

Détérioration des perspectives économiques de la Zone euro

Après un ralentissement important de la croissance au deuxième trimestre, plusieurs s'attendaient à un retour à une croissance modérée de l'activité économique aux troisième et quatrième trimestres de cette année dans la Zone euro. Toutefois, l'évolution récente de plusieurs indicateurs avancés laisse présager, au mieux, une croissance léthargique d'ici la fin de 2011.

En août, l'Economic Sentiment Indicator passe en-dessous de la tendance moyenne de long terme pour la Zone euro et l'ensemble de l'UE. La détérioration de la confiance est assez généralisée, mais elle est un peu plus accentuée dans les services, le commerce de détail et chez les consommateurs, d'après l'information publiée ce matin (30 août) sur le site Internet de la Commission européenne. Dans le secteur industriel, malgré la baisse récente de la confiance, l'indice demeure tout de même au-dessus de la tendance de long terme. Les industriels s'inquiètent de l'évolution des commandes en carnet qui viennent influencer à la baisse leurs anticipations quant à la production; ils jugent aussi que leurs stocks sont trop importants, ce qui vient aussi peser sur les perspectives de production.

L'évolution mensuelle et semestrielle de l'indice des indicateurs économiques avancés du Conference Board pour la Zone euro, publié le 26 août, vient aussi appuyer un scénario de croissance lente dans les mois à venir. Depuis mars dernier, cet indice n'a pratiquement pas bougé.

Les résultats préliminaires de l'enquête mensuelle auprès des gestionnaires d'approvisionnement (l'Indice PMI Flash Composite, disponible sur le site de Markit Economics depuis le 23 août) donnent aussi des signaux de ralentissement de la croissance dans la Zone euro. L'évolution de l'indice des nouvelles affaires dans les domaines des services et de la fabrication a de quoi inquiéter quant aux perspectives de production.

La décision de la Banque centrale européenne (BCE) d'augmenter son taux directeur, le faisant passer de 1 % à 1,5 % d'avril à juillet, suscite de plus en plus de critiques chez les analystes dans un contexte de perspectives économiques à la baisse et de difficultés majeures de refinancement de la dette publique de plusieurs pays de la Zone euro. Comme l'austérité budgétaire s'impose de plus en plus parmi les solutions aux problèmes de déficits et de dettes, la politique monétaire doit demeurer accommodante, malgré l'inflation, afin de ne pas accentuer la détérioration de l'économie.

Mise à jour du 11 septembre : Au début de septembre, la BCE a revu à la baisse ses prévisions de croissance de l'économie de la Zone euro. Le PIB de la zone devrait croître dans un intervalle allant de 1,4 % à 1,8 % cette année, selon la BCE; sa croissance pourrait se situer entre 0,4 % et 2,2 % en 2012, prévision qui laisse une marge importante pour faciliter une éventuelle correction lors de la prochaine révision dans trois mois. La révision à la hausse des perspectives de croissance, en juin dernier, apparaissait suspecte, comme je l'écrivais dans mon message du 10 juin.  
 

lundi 22 août 2011

Économie américaine : un diagnostic de récession à court terme serait prématuré

L'indice phare de la Réserve fédérale de Chicago, le Chicago Fed National Activity Index (CFNAI), nous indique aujourd'hui, le 22 août, que l'économie américaine progressait en juillet dernier encore en-deça de sa tendance historique. Cet indice ne laisse pas pour autant présager une nouvelle récession ou une baisse de l'activité économique à court terme. La moyenne mobile de l'indice était à -0,29 en juillet, une légère amélioration par rapport à juin; ce n'est que lorsqu'elle passe en-dessous de -0,7 qu'il y a vraisemblance de l'amorce d'une récession selon les experts de la Chicago Fed.

En outre, l'évolution mensuelle et semestrielle de l'indice des indicateurs économiques avancés du Conference Board pointe encore vers une croissance, bien que modeste, aux États-Unis d'ici la fin de l'année, selon les données publiées le 18 août sur le site Internet de cet organisme. L'évolution récente de l'indice hebdomadaire des indicateurs avancés de l'Economic Cycle Research Institute (ECRI) n'a toutefois rien de bien rassurant (les données du 12 août sont les plus récentes); il vient plutôt alimenter le pessimisme ambiant, sans pour autant donner un signal clair quant à l'ampleur du ralentissement économique à venir au pays de l'oncle Sam.

La Réserve fédérale de Philadelphie a quant à elle rendu public, le 12 août, les résultats de son enquête trimestrielle auprès de 37 prévisionnistes sur les perspectives de l'économie américaine. Leurs estimations ont, sans surprise, été révisées à la baisse. La croissance du PIB américain ne serait plus que de 1,7 % en 2011, 2,6 % en 2012 et 2,9 % en 2013. Ce scénario, basé sur la moyenne des prédictions, laisse croire que la progression de l'activité économique sera insuffisante pour améliorer de façon significative le marché de l'emploi. Les prévisionnistes anticipent tout de même une baisse du taux de chômage; il passerait progressivement de 9,0 % en 2011, à 8,6 % en 2012 et à 8,1 % en 2013. Consultez aussi sur la probabilité d'une contraction économique au cours des prochains trimestres, les spécialistes l'évalue à près de 20 %, en hausse significative par rapport aux résultats de l'enquête trimestrielle précédente.

Tenant compte des estimations actuelles de la croissance du PIB américain au premier semestre et des statistiques récentes sur plusieurs indicateurs économiques, nous pouvons nous interroger sur la possibilité que la croissance atteigne cette année le 1,7 % mentionné ci-haut. Quant aux projections pour 2012 et 2013, elles pourraient bien être révisées de nouveau à la baisse, s'il n'y a pas de nouvelles mesures de stimulation de la croissance. Le spectre d'une nouvelle récession à court terme est cependant peu probable pour l'instant.

Mise à jour du 30 août : La confiance des consommateurs a poursuivi sa glissade en août selon les indices publiés par le Conference Board, aujourd'hui, et le Thomson Reuters/University of Michigan, le 26 août. Qui plus est, les cosommateurs sont encore plus pessimistes qu'auparavant quant aux perspectives économiques, ce qui n'augure rien de bon quant à l'évolution de leurs dépenses et leur impact sur l'activité économique.

lundi 8 août 2011

Perspectives économiques mondiales : signaux additionnels de ralentissement important de la croissance

L'OCDE a publié aujourd'hui, le 8 août, ses plus récents indices des indicateurs avancés de l'évolution de l'économie mondiale. Ces indices pointent de nouveau vers un ralentissement significatif de la progression de l'activité économique dans la plupart des pays membres de cet organisme ainsi que chez les principaux pays émergents.

En outre, l'indice des nouvelles commandes du JPMorgan Global Composite PMI, publié le 3 août, signale lui aussi une atténuation de la croissance économique mondiale dans les mois à venir. Les commandes manufacturières étaient légèrement en baisse en juillet, alors que le rythme d'expansion des commandes de services fléchissait.

Détails à : http://www.oecd.org/document/12/0,3746,fr_2649_34349_48494540_1_1_1_1,00.html
                 http://www.markiteconomics.com/Survey/Page.mvc/home

mardi 2 août 2011

Perspectives de l'économie américaine : signes avant-coureurs d'une croissance anémique

Le FMI, le Conference Board et la Banque du Canada sont parmi les organismes qui ont mis à jour, en juillet, leurs prévisions de croissance de l'économie américaine cette année et en 2012. Les plus récentes données du Bureau of Economic Analysis (BEA) sur le PIB américain, publiées le 29 juillet, vont les obliger à revoir à la baisse leurs plus récentes estimations, et à consulter de nouveau leur boule de cristal en tenant compte aussi de l'évolution récente de plusieurs indicateurs avancés.

Non seulement la production américaine n'a-t-elle pas augmenté autant que ce qui était prévu au cours du premier semestre de cette année, mais, de plus, les anticipations des consommateurs américains étaient en baisse en juillet, selon la plus récente enquête mensuelle de Thomson Reuters University of Michigan sur la confiance des consommateurs. En outre, l'indice des nouvelles commandes de l'enquête ISM auprès des gestionnaires d'approvisionnement suggère un changement de tendance dans l'activité manufacturière au cours des prochains mois ( il y a eu contraction des nouvelles commandes manufacturières en juillet). Quant aux indices des indicateurs avancés du Conference Board et de l'ECRI, leurs plus récents chiffres laissent présager une croissance modeste de l'activité économique au cours des mois à venir. L'évolution récente des marchés boursiers américains résume bien les sentiments des intervenants eu égard aux perspectives de croissance.

Ces temps-ci, les perspectives de l'économie américaine ressemblent beaucoup à celles d'il y a un an au moment où plusieurs craignaient l'arrivée prochaine de la deuxième phase d'une récession en W. Il aura fallu, l'automne dernier, l'anticipation et l'annonce par la Réserve fédérale américaine du QE2 (quantitative easing, phase 2) pour améliorer les perspectives de croissance.

mercredi 27 juillet 2011

Perspectives de l'économie chinoise : vigueur de la croissance, malgré des signes de ralentissement

Les indicateurs avancés de l'OCDE pointent vers un ralentissement du rythme de croissance de l'économie de la Chine, alors que ceux du Conference Board laissent présager une stabilisation de sa croissance au cours des prochains mois. Quant aux résultats préliminaires de juillet de l'enquête mensuelle auprès des gestionnaires d'approvisionnement, les indices des nouvelles commandes manufacturières et des nouvelles commandes à l'exportation suggèrent une légère contraction de l'activité dans la fabrication en Chine. Il reste à voir si les données des prochains mois viendront confirmer ce scénario. Par contre, dans les autres domaines, comme la consommation et l'investissement, les perspectives demeurent bonnes.

Les organismes qui publient des prévisions économiques sont relativement optimistes quant aux perspectives de l'économie chinoise. La stratégie de resserrement de l'expansion monéraire de la banque centrale de Chine ne devrait pas empêcher ce pays de connaître une croissante soutenue au cours des prochains trimestres. Le FMI prévoyait le 20 juillet que le PIB chinois devrait croître de 9,6 % en 2011 et de 9,5 % en 2012. The Economist Intelligence Unit prévoit une croissance de 9,0 % cette année et de 8,7 % l'an prochain. Dans son rapport de la semaine dernière sur la politique monétaire, la Banque du Canada estime à 9,3 % le rythme d'expansion de la Chine en 2011 et à 8,6 % en 2012. En somme, une croissance encore robuste de la deuxième économie mondiale où restera omniprésent le défi de contenir la progression des prix à la consommation.  

mardi 12 juillet 2011

Perspectives de ralentissement du rythme de croissance de l'économie du Québec

Tout comme l'économie mondiale, celle du Québec n'échappera à un fléchissement du rythme de croissance de son économie au cours des prochains mois. L'Indice précurseur Desjardins n'a augmenté que de 0,2 % en mai dernier, soit la même hausse qu'en avril, selon les statistiques publiées aujourd'hui sur le site Internet de cette institution financière. En mars, cet indice avait déjà donné un premier signe d'atténuation de la croissance; il avait affiché une hausse de 0,5 %, soit une progression inférieure à la tendance des mois précédents.

Personne n'anticipait que la croissance de 3,7 % (en taux annuel) du PIB québécois au premier trimestre de 2011 allait se maintenir, d'autant plus qu'une bonne part de cette hausse était attribuable à l'augmentation des stocks. Restait à savoir l'ampleur du ralentissement dans les mois à venir. L'évolution récente de l'indice des indicateurs avancés de Desjardins vient en donner une bonne idée,  laissant présager une croissance plutôt modeste de l'activité économique. La croissance du PIB québécois devrait être d'un peu plus de 2,0 % en 2011, selon les économistes de Desjardins.

lundi 11 juillet 2011

Ralentissement de la croissance économique selon les indicateurs avancés de l'OCDE

Les indicateurs avancés mensuels de l'OCDE pointent vers un ralentissement de la croissance économique chez la plupart des grandes économies, selon les données publiées aujourd'hui sur le site Internet de cet organisme. La tendance des derniers mois se précise, et l'optimisme du début de l'année quant aux perspectives économiques, fait place graduellement à un scénario de croissance modeste de la production mondiale au cours des prochains mois. Les statistiques de février permettaient à l'OCDE d'avancer un pronostic de poursuite de l'expansion dans son communiqué de mai dernier; le mois suivant, l'accent était mis sur les divergences dans les perspectives de croissance; le communiqué de juin, basé sur les données d'avril, signalait une légère perte dans la dynamique de croissance.

Pour les principaux pays émergents, les indicateurs avancés de l'OCDE indiquent qu'ils vont vraisemblablement réussir à réduire le rythme d'expansion de leur économie, et ainsi diminuer les risques de surchauffe qui sont particulièrement visibles dans l'évolution des prix à la consommation ces derniers mois.
      

mercredi 6 juillet 2011

Croissance modeste de l'économie mondiale dans les mois à venir

L'évolution récente du JPMorgan Global Manufacturing & Services PMI laisse croire que la reprise économique mondiale se poursuivra au cours des prochains mois, mais son rythme de progression ralentira. La perte de momentum est de plus en plus manifeste lorsque l'on examine les indices liés aux nouvelles commandes manufacturières et aux nouvelles occasions d'affaires chez les fournisseurs de services. Les résultats des enquêtes mensuelles auprès des gestionnaires d'approvisionnement suggèrent donc que la croissance économique mondiale sera plutôt modeste au troisième trimestre de cette année. (Détails à :  http://www.markiteconomics.com/)

Dans sa mise à jour de juin dernier des perspectives économiques mondiales, le FMI estimait que le PIB mondial a progressé de 4,3 % en rythme annuel au cours du premier trimestre de 2011, mais les données disponibles à ce moment-là pointaient déjà vers un ralentissement de la croissance au deuxième trimestre en raison, entre autres, des conséquences sur la chaine de production mondiale des catastrophes de mars dernier au Japon.

Le nombre élevé de chômeurs dans plusieurs pays, la prudence des consommateurs et leurs interrogations quant aux perspectives à court terme, les restrictions budgétaires imposées par bon nombre de gouvernements ainsi que les mesures de resserrement de l'expansion monétaire dans plusieurs pays émergents en vue de contenir l'inflation vont vraisemblablement contribuer à brider la croissance au deuxième semestre de cette année. Par conséquent, les prévisions de croissance de plus de 4,0 % de la production (PIB) mondiale en 2011 apparaissent de plus en plus ces jours-ci teintées d'optimisme.

jeudi 30 juin 2011

Les perspectives économiques de l'Australie s'améliorent

Des catastrophes naturelles ont entrainé une contraction de l'activité économique en Australie au premier trimestre de 2011 : son PIB a diminué de 1,2 % (4,7 % en rythme annuel). Ce pays avait connu une croissance ininterrompue au cours des deux dernières décennies avec une progression de l'activité économique qui ne peut que susciter l'envie chez bien d'autres économies avancées.

Malgré le repli du premier trimestre, les prévisionnistes estiment que la croissance économique pour l'ensemble de l'année sera de près de 3,0 %, et qu'elle devrait s'accélérer en 2012 et ainsi s'approcher de 4,0 %. L'OCDE est encore plus optimiste en prévoyant une croissance de 4,5 % du PIB l'an prochain, selon ses perspectives publiées le 25 mai dernier.

La revue The Economist a publié un rapport spécial et un éditorial sur l'Australie dans son édition du 28 mai. Lecture particulièrement intéressante pour toute personne qui s'intéresse à l'avenir de ce pays.

mercredi 29 juin 2011

Signes de ralentissement de la croissance économique de la zone euro

La zone euro a connu une croissance économique hors de l'ordinaire au premier trimestre de 2011, ce qui a amené plusieurs organismes à revoir à la hausse leur estimation de  la progression de son PIB cette année. Cependant, des indicateurs récents laissent croire que son rythme de croissance s'atténuera au cours des prochains mois.

Le PIB de la zone a augmenté de 3,4 % en rythme annuel au cours des trois premiers mois de 2011, et la prévision de croissance pour l'ensemble de l'année a été portée à 2,0 % par le FMI (17 juin) et l'OCDE (25 mai), en raison notamment de meilleurs résultats et perspectives pour l'Allemagne et la France.

Toutefois, la Commission européenne a indiqué aujourd'hui que son Economic Sentiment Indicator pour la zone euro est en baisse en juin, bien qu'il demeure au-dessus de la moyenne de long terme. Le secteur industiel notamment est moins optimiste qu'auparavant quant à l'évolution de la conjoncture. En outre, l'évolution mensuelle et semestrielle de l'indice des indicateurs économiques avancés du Conference Board, publié le 24 juin, laisse présager une modération du rythme de croissance au cours des mois à venir. Quant aux résultats préliminaires de juin de l'enquête auprès des gestionnaires d'approvisionnement, ils suggèrent un ralentissement marqué de la croissance économique de la zone, selon les données publiées le 23 juin sur le site Internet de Markit Economics. Enfin, les problèmes de refinancement de la dette publique de plusieurs pays de la zone demeurent une source d'inquiétude qui pèse sur ses perspectives économiques.

mardi 21 juin 2011

Croissance soutenue de l'économie canadienne à l'horizon

Les perspectives de croissance de l'économie canadienne dans les mois à venir continuent de s'améliorer. L'indice mensuel des indicateurs avancés de Statistique Canada a progressé de façon significative en mai (1,0 %), tout comme les mois précédents, selon les données publiées aujourd'hui sur le site Internet de cet organisme. Neuf des dix indicateurs de l'indice ont augmenté en mai, seul le logement ayant affiché une baisse.

Dans sa mise à jour du 17 juin des perspectives économiques mondiales, le FMI prévoit que le PIB canadien devrait croître de 2,9 % en 2011. Le Rapport sur la politique monétaire de la Banque du Canada qui sera publié le 20 juillet, nous en apprendra davantage sur la conjoncture et les perspectives de l'économie canadienne.

dimanche 19 juin 2011

Nouvelles révisions à la baisse des perspectives de croissance de l'économie américaine

Dans sa mise à jour du 17 juin des perspectives économiques mondiales, le FMI estime que le PIB américain augmentera de 2,5 % en 2011, soit 0,3 point de pourcentage de moins que sa prévision d'avril dernier. Le Conference Board (CB) a aussi revu à la baisse son estimation de la croissance de l'économie américaine cette année, la faisant passer de 2,6 % en mars dernier à 2,2 % à la mi-juin.

Jusqu'à maintenant cette année, la croissance américaine est inférieure à 2 %; il faudrait donc une accélération de la progression de l'activité économique au cours du deuxième semestre pour que les scénarios du FMI et du CB se réalisent. Or, l'indice des indicateurs avancés du Conference Board, dont les plus récentes données ont été publiées le 17 juin, et l'indice hebdomadaire de l'ECRI pointent vers une atténuation du rythme de croissance au cours des prochains mois. L'évolution récente des principaux indices boursiers aux États-Unis laisse aussi présager un fléchissement de la croissance dans les mois à venir.

Note : L'indice des indicateurs économiques avancés du CB pour les États-Unis a progressé de 0,8 % en mai par rapport à avril, mais son évolution semestrielle pointe vers un fléchissement de la croissance. L'indice hebdomadaire de l'ECRI est en baisse graduelle depuis avril dernier.

Mise à jour du 23 juin : La Réserve fédérale a aussi revu à la baisse sa prévision de croissance de l'économie américaine : elle devrait se situer entre 2,7 % et 2,9 % cette année, selon les chiffres publiés hier; il y a quelques semaines, son estimation allait de 3,1 % à 3,3 %. Quant au Chicago Fed National Activity Index, il indiquait en mai que la croissance économique était en deça de la tendance historique pour un deuxième mois consécutif, d'après les données publiées aujourd'hui sur le site Internet de la Federal Reserve Bank of Chicago.

jeudi 16 juin 2011

Perspectives de modération de la croissance économique en Chine

Les indices des indicateurs avancés de l'évolution de l'économie laissent présager un fléchissement de la progression de l'activité économique en Chine. L'évolution mensuelle et semestrielle de l'indice du Conference Board (données publiées hier soir) et celle mensuelle de l'indice de l'OCDE ( données publiées le 14 juin) pointent vers une modération de la croissance au cours des prochains mois. L'indice de l'OCDE suggère que la croissance à court terme se rapprochera de la tendance historique de long terme. Autre indicateur, la production industrielle en Chine aurait ralenti modestement en mai, selon les statistiques publiées le 14 juin. ( Détails à :   http://www.conference-board.org/ et    http://www.oecd.org/department/0,3355,en_2649_34349_1_1_1_1_1,00.html)

En outre, la banque centrale chinoise a décrété le 14 juin une nouvelle hausse des réserves des banques, la sixième depuis le début de l'année, afin de diminuer les liquidités et, par conséquent, contraindre davantage la progression du crédit. Cette augmentation prendra effet le 20 juin. Les autorités chinoises souhaitent ainsi contenir la progression des prix à la consommation qui était à son plus haut en presque trois ans en mai dernier. (Mise à jour du 6 juillet : La banque centrale a décidé d'augmenter de nouveau de 0,25 %, à compter du 7 juillet, son taux d'intérêt directeur. Il s'agit de la troisième hausse cette année et de la cinquième depuis le début de l'actuelle phase de resserrement de la disponibilité du crédit.)

Plusieurs analystes craignent aussi l'éclatement de ce qui serait une bulle immobilière en Chine, particulièrement dans le secteur résidentiel. Ses conséquences ne seraient cependant pas aussi désastreuses qu'aux États-Unis, les consommateurs chinois n'étant pas aussi endettés que les Américains, toute proportion gardée, et les banques chinoises étant relativement moins exposées aux défauts de paiement dans le secteur immobilier que les banques américaines ne l'étaient en 2008. (Référence à ce sujet : The Economist, édition du 28 mai dernier, pp. 75 et 76) .

mercredi 15 juin 2011

Autres signaux du ralentissement de la croissance de l'économie mondiale

L'OCDE a publié hier (14 juin) ses plus récentes données mensuelles sur les indicateurs avancés de l'évolution de l'économie de ses pays membres et des principales économies émergentes. On sent bien à l'examen de ces données qu'un ralentissement du rythme d'expansion de l'économie mondiale apparaît de plus en plus  probable. Cet organisme résume son analyse des statistiques d'avril et des mois précédents comme suit : «légère perte dans la dynamique de croissance,..., dans la plupart des principales économies». Sans vouloir jouer au prophète de malheur, les indicateurs encore plus récents viennent confirmer la tendance au ralentissement à court terme de la croissance de l'économie mondiale.

Dans son communiqué de mai dernier, l'OCDE faisait état des divergences dans les perspectives de croissance des diverses économies. En avril, elle mettait plutôt l'accent sur la poursuite de l'expansion chez la plupart de ses pays membres.

Détails à : http://www.oecd.org/department/0,3355,en_2649_34349_1_1_1_1_1,00.html

vendredi 10 juin 2011

Révision à la hausse des perspectives de croissance de la zone euro

La Banque centrale européenne (BCE) a revu à la hausse, le 9 juin, ses perspectives de croissance économique de la zone euro. Elle prévoit que l'activité économique dans la zone devrait croître dans un intervalle allant de 1,5 % à 2,3 % en 2011, alors qu'en mars dernier ses estimations se situaient entre 1,3 % et 2,1 %.

Toute révision à la hausse des perspectives de croissance peut apparaître suspecte ces jours-ci tenant compte de l'évolution récente de certains indicateurs économiques. Toutefois, la prévision de la BCE ne se démarque pas des estimations d'autres organismes pour le PIB de la zone euro cette année : FMI, 1,6 % (prévision d'avril dernier); OCDE, 2,0 % (25 mai dernier); Banque mondiale, 1,7 % (7 juin); moyenne des organismes sondés par The Economist, 1,9 % (4 juin).

dimanche 5 juin 2011

Les perspectives économiques mondiales s'assombrissent...un peu

Le scénario de croissance de l'économie mondiale en 2011 devra vraisemblablement être revu à la baisse. Le FMI, en avril, et l'OCDE, fin mai, prévoyaient que le PIB mondial allait croître d'un peu plus de 4 % en 2011. Cependant, l'évolution récente de plusieurs indicateurs économiques laisse présager que la progression de l'activité économique sera modeste plutôt que modérée au cours des prochains mois.

L'indice JPMorgan Global Manufacturing & Services PMI pointe toujours vers la poursuite de l'expansion, selon les données publiées le 3 juin, mais elle serait plus faible que ce que ce même indice laissait croire en début d'année. Les nouvelles commandes continuent d'augmenter, mais à un rythme insuffisant pour soutenir une augmentation même modérée de l'activité économique mondiale durant les mois à venir (détails à : http://www.markiteconomics.com/)

En outre, les prix des produits de base ont tendance à baisser depuis le sommet atteint début mai dernier en se basant sur l'évolution récente du Thomson Reuters Jefferies CRB Index. Les marchés boursiers à travers le monde sont aussi en baisse depuis le début de mai dernier lorsqu'on examine la tendance des indices MSCI pour les pays développés et émergents. Il y a bien eu un regain durant la dernière semaine de mai, mais la tendance à la baisse des indices boursiers a repris au cours de la semaine se terminant le 3 juin.

Un peu comme l'an dernier à pareille date l'incertitude s'installe quant à la vigueur de l'expansion économique mondiale. Les principaux pays émergents souhaitent contenir leur croissance afin de limiter la progression des prix à la consommation, alors qu'en même temps les gouvernements de plusieurs pays développés sont aux prises avec des déficits et des dettes publiques qui limitent leur capacité d'intervenir dans un contexte où la demande privée n'augmente pas suffisamment pour prendre le relais et le leadership d'une croissance soutenue une fois que s'estompe graduellement l'effet des programmes gouvernementaux de stimulation de la reprise économique.

jeudi 19 mai 2011

Les perspectives économiques des États-Unis sont revues à la baisse

Des signes, temporaires ou prolongés, indiquent que le deuxième souffle nécessaire à une reprise économique soutenue  aux États-Unis s'avère difficile à prendre. D'ailleurs, la Réserve fédérale de Philadelphie nous informait le vendredi 13 mai que les quarante-quatre prévisionnistes qu'elle consulte sur une base trimestrielle, ont revu à la baisse leurs estimations de croissance de l'activité économique en 2011 et les années subséquentes. En moyenne, ils prévoient que le PIB américain ne devrait progresser que de 2,7 % en 2011 au lieu de 3,2 %, comme ils l'estimaient il y a trois mois.

En outre, loin de s'améliorer, les mises en chantier de logements continuent de s'accrocher dans la zone du creux historique des cinquante dernières années, comme en témoigne les chiffres publiés le 17 mai par le Census Bureau (523 000 mises en chantier en rythme annuel en avril).

Le Conference Board a rendu public aujourd'hui son indice des indicateurs avancés de l'évolution de l'économie américaine. Son évolution semestrielle pointe encore vers un bon rythme de croissance, mais il affiche une baisse de 0,3 % en avril. N'eut été les progressions des indicateurs financiers de l'indice (actions, masse monétaire et écart des taux d'intérêt), la baisse de l'indice aurait été encore plus prononcée.

La reprise demeure donc fragile aux États-Unis, et les risques à la baisse associés aux perspectives sont bien présents. Déjà moins vigoureuse que dans les cycles antérieurs, la solidité de la reprise actuelle pourrait être mise à l'épreuve au cours des prochains mois. Le prochain coup de sonde proviendra du Chicago Fed National National Activity Index qui sera publié le 23 mai.

Mise à jour du 23 mai : Le Chicago Fed National Activity Index, publié aujourd'hui, indique que la croissance de l'activité économique aux États-Unis est  légèrement en-deça de la tendance historique. En outre, l'indice hebdomadaire des indicateurs avancés de l'Economic Cycle Research Institute (ECRI) fait du surplace ces temps-ci, ce qui vient renforcer l'idée que la croissance américaine sera au mieux modérée au cours des prochains mois.

mercredi 18 mai 2011

Croissance économique modérée au Canada au cours des prochains mois

Les perspectives demeurent bonnes pour l'économie canadienne d'ici la fin de l'année. L'indice des indicateurs avancés de Statistique Canada a de nouveau progressé de façon significative en avril (0,8 %), selon les données publiées ce matin. L'évolution de cet indice ces derniers temps confirme que l'économie canadienne devrait croître à un rythme modéré dans les mois à venir. Huit des dix composantes de l'indice ont progressé en avril, signe encourageant quant à l'étendue de la progression attendue de l'activité économique.

Rappelons que la Banque du Canada prévoyait en avril que le PIB canadien croîtrait de 2,7 % en rythme annuel aux troisième et quatrième trimestres de cette année.

mardi 17 mai 2011

Royaume-Uni : perspectives de croissance stable, mais assez modeste

Les indicateurs avancés de l'évolution de l'économie du Royaume-Uni laissent présager qu'elle progressera à un rythme stable, mais plutôt modeste dans les mois à venir. L'indice du Conference Board, publié aujourd'hui, et celui de l'OCDE, publié le 9 mai, vont en ce sens.

Les prévisions de croissance du PIB de ce pays sont conformes à ce scénario de croissance modeste. Le FMI et la Commission européenne estiment à 1,7 % la progression du PIB en 2011, et les organismes de prévision consultés par The Economist donnent en moyenne 1,6 %. C'est assez près de la croissance prévue pour l'ensemble de l'Union européenne. Rappelons qu'en 2010 le PIB britannique n'a augmenté que de 1,3 %, après des baisses de 4,9 % en 2009 et 0,1 % en 2008. En 2012, l'augmentation de l'activité économique pourrait être d'un peu plus de 2 %, donc mieux que les années précédentes, mais encore inférieure à la tendance des années 1990 et du début des années 2000.

En outre, l'inflation progresse plus rapidement ces temps-ci que la cible retenue par la Banque d'Angleterre, comme en témoigne les données publiées aujourd'hui par National Statistics. La banque centrale résiste toutefois à la tentation de hausser les taux d'intérêt, préférant se réfugier derrière l'argument à l'effet que la hausse des prix à la consommation n'est qu'un phénomène temporaire, et ne voulant pas compromettre la croissance économique dans un contexte de restrictions budgétaires importantes et de risques à la baisse quant aux perspectives économiques en Europe et ailleurs.   

lundi 16 mai 2011

Les perspectives économiques de l'Union européenne

La Commission européenne a publié le 13 mai ses perspectives économiques semestrielles pour l'ensemble de l'Union européenne et ses pays membres. La reprise économique s'enracine progressivement dans un grand nombre de pays européens, mais la croissance de l'activité économique demeurera inférieure dans l'UE à la moyenne des phases de reprises antérieures. Les perspectives de croissance pour 2011 et 2012 sont toutefois légèrement meilleures que ce qui était prévu l'automne dernier. Sans surprise, l'Allemagne sera encore la locomotive de l'Union européenne, bien que certains pays (ex. : Suède, Pologne) afficheront des taux de croissance du PIB plus élevés.

L'ensemble de l'UE (1,8 %) ferait légèrement mieux que la zone euro (1,6 %) en 2011; en 2012, leur rythme de croissance du PIB serait respectivement 1,9 % et 1,8 %. Ces prévisions rejoignent, à peu de choses près, celles du FMI publiées en avril dernier.

Détails à : http://ec.europa.eu/economy_finance/eu/forecasts/2011_spring_forecast_en.htm

Économie chinoise : le rythme de croissance ralentira ou ne ralentira pas?

La tendance à court terme de l'économie chinoise est difficile à cerner. Les indices mensuels des indicateurs avancés changent de direction d'un mois à l'autre. Une chose est sure : la croissance économique demeurera au rendez-vous.

Après avoir laissé croire que le rythme de croissance modérerait (réf. : communiqué d'avril), l'indice des indicateurs avancés de l'OCDE pour la Chine laisse présager un regain du momentum de croissance dans les mois à venir (réf. : communiqué du 9 mai). L'on en vient au même constat quand on examine l'évolution mensuelle et semestrielle de l'indice des indicateurs avancés du Conference Board publié le 12 mai.

Par contre, l'enquête d'avril auprès des gestionnaires d'approvisionnement des secteurs manufacturier et des services (HSBC China Services and Composite PMI) conclut à une diminution du momentum de croissance. Juste pour compliquer un peu plus l'analyse des perspectives, la confiance des consommateurs chinois était en progression significative pour un deuxième mois consécutif en avril, selon les données publiées hier.

Quoi qu'il en soit, la banque centrale chinoise pousuit sa stratégie de resserrement monétaire afin de ralentir la progression des prix à la consommation. La huitième hausse des réserves des banques, depuis octobre dernier, prendra effet le 18 mai. Le taux de réserve atteindra 21 % pour les grandes banques, soit un niveau record. En outre, la banque centrale continue de vendre des obligations afin de diminuer les liquidités dans le système bancaire et ainsi freiner l'expansion du crédit.

mercredi 11 mai 2011

OCDE : indicateurs avancés

L'OCDE a publié le 9 mai ses plus récentes données mensuelles sur les indicateurs avancés de l'évolution de l'économie de ses membres et des principales économies émergentes. Des divergences apparaissent quant aux perspectives économiques à court terme des pays en se basant sur les données les plus récentes, soit celles de mars. Dans son communiqué précédent, l'OCDE mettait plutôt l'accent sur la poursuite de l'expansion, notamment chez la plupart de ses membres. Il se pourrait fort bien que dans son prochain communiqué (14 juin), le pronostic de croissance stable ou ralentie soit encore plus présent que dans celui du 9 mai. En outre, l'OCDE publiera d'ici peu l'édition semestrielle de ses perspectives économiques; elles devraient nous en apprendre un peu plus sur la conjoncture actuelle et les prévisions de croissance chez ses membres.

Détails à : http://www.oecd.org/department/0,3355,en_2649_34349_1_1_1_1_1,00.html

vendredi 6 mai 2011

Perspectives économiques mondiales : signes avant-coureurs d'un ralentissement du rythme de croissance

Les enquêtes réalisées en avril dernier auprès des gestionnaires d'approvisionnement des entreprises laissent présager un ralentissement de la progression de l'activité économique mondiale. Tant la production que les nouvelles commandes de biens et de services ont affiché une atténuation du rythme de croissance, selon les données des indices JPMorgan Global Manufacturing & Services PMI publiées aujourd'hui sur le site Internet de Markit Economics. Le ralentissement était particulièrement prononcé dans les industries de services. Malgré l'atténuation de la croissance dans le secteur manufacturier, les indicateurs de base demeurent au-dessus de la moyenne de long terme.

Détails à : http://www.markiteconomics.com/

jeudi 5 mai 2011

Le pronostic de croissance modérée de l'économie du Québec tient bon

L'Indice précurseur de Desjardins était en hausse significative pour un sixième mois consécutif en mars, selon les données publiées aujourd'hui par cette institution financière. L'évolution de cet indice laisse présager une croissance modérée de l'économie québécoise au cours des prochains mois. Tenant compte des perspectives de croissance des économies canadienne et américaine, les deux principaux marchés des entreprises québécoises, le scénario de croissance d'un peu plus de 2,0 % du PIB du Québec en 2011 demeure valide.

Détails à :  http://www.desjardins.com/fr/a_propos/etudes_economiques/conjoncture_quebec/indice_precurseur/ipd1105.pdf

vendredi 29 avril 2011

Atténuation des perspectives de croissance économique dans la zone euro

Les perspectives économiques de la zone euro pourraient passer de croissance modérée à modeste au cours des prochains mois. L'Economic Sentiment Indicator de la Commission européenne pour la zone est en baisse en avril pour un deuxième mois consécutif, selon les données publiées aujourd'hui. Cet indice demeure tout de même au-dessus de sa tendance historique de long terme, mais il n'y a que pour l'Allemagne, la France et les Pays-Bas où il est nettement au-dessus de cette tendance.

En outre, le Conference Board a lui aussi publié aujourd'hui son indice mensuel des indicateurs avancés de l'évolution de l'économie de la zone euro. Il s'inscrit en baisse en mars (-0,5 %), après quatre hausses consécutives. Son évolution mensuelle et semestrielle pointe encore vers une croissance modérée. Il reste à savoir si la baisse de mars n'est qu'un point sombre ou un signe avant-coureur d'une nouvelle tendance.

Les plus récentes prévisions de croissance du PIB de la zone euro pour cette année convergent : le FMI l'estime à 1,6 %, les organismes de prévision sondés par The Economist donnent, en moyenne, 1,7 % et la Banque du Canada 1,8 %.  

jeudi 28 avril 2011

Les banques centrales demeurent prudentes en avril

Les perspectives de croissance économique demeurant bonnes, mais fragiles, les banques centrales des principales économies développées ont décidé, en avril, de maintenir leur politique monétaire expansionniste au cours des semaines et mois à venir. Les dirigeants de ces banques font l'hypothèse que l'accélération récente de la progression des prix à la consommation n'est qu'un phénomène temporaire, ne nécessitant pas, pour l'instant, d'apporter des changements aux orientations stratégiques de leurs organisations.

La Réserve fédérale américaine a décidé hier de maintenir sa politique monétaire accommodante. D'ailleurs, le Chicago Fed National Activity Index, publié ce matin, laisse croire que les pressions inflationnistes provenant de l'évolution de l'activité économique aux États-Unis sont limitées, et qu'il devrait en être ainsi dans les prochains mois. La Banque du Canada juge approprié le degré de détente monétaire au pays. Elle ne veut probablement pas contribuer à une appréciation encore plus forte du dollar canadien par rapport à la devise américaine en élargissant l'écart des taux d'intérêt en vigueur aux États-Unis et au Canada.

En Europe, la Banque centrale européenne a haussé, le 7 avril, son taux directeur de 25 points, mais elle a bien signalé qu'il ne fallait pas y voir l'amorce d'une nouvelle tendance à la hausse progressive des taux. La Banque d'Angleterre a quant à elle maintenu à son bas historique son taux directeur.

Pour des raisons bien évidentes, la Banque du Japon augmente le degré de détente monétaire en vue de favoriser la reconstruction.

Par contre, en Chine, le resserrement de l'expansion monétaire se poursuit graduellement, mais les taux d'intérêt réels demeurent encore en territoire négatif. D'autres pays émergents cherchent, comme la Chine, à contenir la progression des prix à la consommation et du crédit en augmentant  soit les taux d'intérêt, soit les réserves des banques ou les deux.

vendredi 22 avril 2011

L'expansion de l'économie française se poursuivra

La  période de croissance économique en France devrait continuer à un rythme modéré au cours des mois à venir. C'est ce que laisse croire l'évolution récente des indicateurs avancés de l'économie de ce pays. Tant l'indice des indicateurs avancés du Conference Board, publié aujourd'hui, que celui de l'OCDE, rendu public le 11 avril, pointent dans cette direction.

Le FMI prévoit que le PIB de la France devrait croître de 1,6 % en 2011. Les organismes consultés par The Economist anticipent, en moyenne, une croissance de 1,7 %.

jeudi 21 avril 2011

Perspectives d'expansion soutenue, bien que modérée, aux États-Unis

Les indices des indicateurs avancés de l'économie américaine laissent présager une croissance soutenue, bien que modérée, de l'activité économique aux États-Unis au cours des prochains mois. L'évolution mensuelle et semestrielle de l'indice du Conference Board (CB), publié aujourd'hui, va dans ce sens, et il en est de même de l'indice hebdomadaire de l'Economic Cycle Research Institute (ECRI). Les plus récentes données de l'indice du CB sont celles de mars, et celles de l'indice de l'ECRI sont de la semaine dernière.

Les plus récentes prévisions de croissance du PIB de l'économie américaine cette année sont de près de 3,0%, selon le FMI (2,8 %), la Banque du Canada (3,0 %) et les organismes consultés par la revue The Economist ( moyenne de 2,9 %). Ce scénario de croissance pourrait être mis à rude épreuve si l'augmentation des prix des produits pétroliers et celle des produits alimentaires devaient se poursuivre. L'évolution récente des prix de ces produits affecte déjà la confiance des consommateurs américains et, par conséquent, leurs intentions de dépenser. Les difficultés d'approvisionnemt en pièces et composantes provenant du Japon durent plus longtemps que prévu initialement, ce qui vient affecter les perspectives de production, notamment des industries de l'automobile et des produits électroniques. En outre, la construction résidentielle demeurera au point mort si l'on se base sur les données des mises en chantier de logements au cours des trois premiers mois de cette année.

Ainsi, un bel horizon parsemé cependant de nuages menaçants.

Mise à jour du 28 avril : La Réserve fédérale américaine a révisé en avril son estimation de la croissance du PIB des États-Unis en 2011. L'intervalle de sa prévision va de 3,1 % à 3,3 %, comparativement en janvier dernier où il allait de 3,4 % à 3,9 %. Cette nouvelle prévision semble encore assez optimiste tenant compte des conditions économiques actuelles ainsi que de la croissance du PIB au premier trimestre évaluée à 1,8 % en taux annuel, selon les données préliminaires publiées aujourd'hui (28 avril) par le Département du Commerce.

mercredi 20 avril 2011

Signes d'atténuation du rythme de croissance économique en Chine

Le Conference Board a publié hier soir (19 avril) ses plus récentes données sur l'indice des indicateurs avancés  de l'économie de la Chine. L'évolution mensuelle et semestrielle de cet indice signalent un ralentissement ou un fléchissement du rythme de progression de l'activité économique dans ce pays au cours des prochains mois. L'indice équivalent de l'OCDE, publié le 12 avril, va dans le sens d'une modération du rythme de croissance, mais elle demeurerait tout de même supérieure à la tendance historique de long terme.

Les perspectives économiques de la Chine sont encore très bonnes. Le FMI prévoyait la semaine dernière que le PIB chinois pourrait croître de 9,6 % en 2011, par rapport à 10,3 % en 2010. Une estimation préliminaire du taux de croissance, au premier trimestre de cette année, l'évalue à 9,7 % en rythme annualisé.

L'inflation constitue la principale préoccupation des autorités chinoises sur le plan économique ces temps-ci. Diverses mesures ont été prises pour tenter d'en ralentir la progression, et les analystes anticipent que le resserrement de l'expansion monétaire va se poursuivre, les taux d'intérêt réels étant encore en territoire négatif. La banque centrale de Chine a haussé le 5 avril son taux directeur, soit une quatrième hausse depuis octobre dernier. Le 21 avril,  les banques devront, à la demande de la banque centrale, augmenter leurs réserves associées à leurs prêts afin de ralentir la croissance du crédit aux entreprises et aux consommateurs; il s'agit de la quatrième hausse des réserves cette année et de la dixième depuis 2010. Aujourd'hui, le taux de change officiel du yuan par rapport au dollar américain a  légèrement augmenté. Il reste à savoir jusqu'à quel point ces initiatives et celles à venir pourront être efficaces sur le plan de la lutte à l'inflation. L'évolution récente des indicateurs avancés laisse présager, à tout le moins, un tassement du rythme de croissance de l'économie.
      

mardi 19 avril 2011

L'économie canadienne devrait continuer de croître à un rythme soutenu

Les perspectives à court terme de l'économie canadienne demeurent bonnes. Les signes avant-coureurs de son évolution pointent encore vers une progression soutenue de la production au cours des prochains mois. En effet, l'indicateur composite avancé de Statistique Canada a de nouveau augmenté en mars (0,8 %), selon les données publiées aujourd'hui par cet organisme; huit de ses dix composantes ont affiché une hausse.

En outre, les prévisions de croissance de l'économie canadienne en 2011 ont été revues à la hausse dernièrement. Le FMI, la Banque du Canada et les organismes de prévision consultés par la revue The Economist estiment que la croissance du PIB canadien devrait s'établir à près de 3,0 % cette année.