mercredi 18 mai 2016

Perspectives de croissance faible au Québec à court terme, selon l'IPD

L'évolution de l'Indice précurseur Desjardins (IPD) au premier trimestre de cette année laisse croire que la croissance de l'économie du Québec est lente ces temps-ci, et qu'il en sera de même au cours des mois à venir. L'IPD a stagné en février et en mars, après avoir connu une baisse en janvier.

Lien vers l'analyse de Desjardins :
https://www.desjardins.com/ressources/pdf/ipd0516f.pdf?resVer=1454595136000

mercredi 11 mai 2016

Construction au Canada : ralentissement de l'activité en 2016

Trois indicateurs récents pointent vers un ralentissement de l'activité dans l'industrie de la construction au Canada en 2016 :

- les prévisions de dépenses en immobilisations,

- la valeur des permis de bâtir,

- les mises en chantier de logements.


Dépenses en immobilisations, selon Statistique Canada (10 mai)


 Permis de bâtir, selon Statistique Canada (5 mai)

 Mises en chantier de logements, selon la SCHL (9 mai)










Économie mondiale : perspectives de croissance stable, mais lente, selon les indicateurs avancés de l'OCDE

Les plus récents indicateurs avancés mensuels de l'OCDE pointent vers une «croissance stable», mais lente de l'économie mondiale au cours des mois à venir, notamment chez ses pays membres pris dans leur ensemble. Les perspectives se stabilisent ou vont en s'améliorant quelque peu chez les principales économies émergentes.

Lien vers le communiqué du 11 mai de l'OCDE :
http://www.oecd.org/fr/std/indicateurs-avances/indicateurscompositesavancesdelocde-miseajourmai2016.htm

dimanche 8 mai 2016

L'«Histoire de l'analyse économique» de J A Schumpeter

Note : Cet article est un commentaire de lecture. J'ai pensé qu'il pourrait intéresser les lecteurs de mon blog, même s'il ne porte pas sur les perspectives économiques.
 

Lire l’«Histoire de l’analyse économique», c’est comme entrer dans une bibliothèque où il n’y a, pour l’essentiel, que des livres ou des articles sur l’économie. Schumpeter nous y accueille pour nous livrer ses commentaires et ses critiques sur les auteurs, du monde occidental notamment, qui ont contribué à l’évolution de l’analyse économique de l’Antiquité à la première moitié du vingtième siècle.

Son Histoire «…examine comment les hommes ont appliqué leur raison à comprendre les choses et non comment ils ont appliqué leur raison ou leur volonté à essayer de les changer.» (tome 3, page 18).  Il y étudie les «…tentatives visant à décrire et expliquer les faits économiques et à donner les moyens d’y parvenir.» (t 1, p 14). Ainsi, son sujet n’est pas l’histoire de l’économie, non plus celle de la politique économique ou celle de l’évolution de la pensée économique. La distinction entre l’analyse et ces domaines n’est cependant pas toujours facile à établir; l’influence de l’un sur l’autre et leur interdépendance sont bien réels; les parois sont pour ainsi dire loin d’être étanches.

Pourquoi étudier l’histoire et, en particulier, celle de l’analyse économique?

Selon Schumpeter, «…la plupart des erreurs fondamentales commises en analyse économique sont dues au manque d’expérience historique  plus souvent qu’à tout autre insuffisance de l’outillage de l’économiste.» (t 1, p 37).

Le tome 1, «L’âge des fondateurs», couvre une longue période allant des penseurs grecs de l’Antiquité, notamment Aristote, jusqu’à Adam Smith et ses contemporains, en passant par les scholastiques, les philosophes du droit naturel, les experts de l’administration et les pamphlétaires, les économétriciens, les mercantilistes, etc. Les sujets d’analyse ne manquent pas : monnaie, valeur, intérêt, population, rendements, salaires, emploi, commerce, État-Providence, etc. Cet âge est marqué par la publication, en 1776, de la «Richesse des nations» de Adam Smith.

Le tome 2, «L’âge classique»,  de 1790 à 1870. C’est l’âge où la science économique est devenue «…une discipline reconnue.» (t 2, p 201), selon Schumpeter. Cependant, il écrit «…nous continuons de mésestimer ce qui s’est accompli avant Smith; nous continuons de surfaire ce que les «classiques» ont apporté.» (t 2, p 13). Cet âge, c’est la contribution à l’analyse des Malthus, Senior, Ricardo, Marx, J.S. Mill, Say, Thornton, etc. C’est la période où on explore et élabore des théories, on tente de les généraliser, on développe de nouveaux outils, dont les sources de statistiques officielles, on approfondit plusieurs des sujets examinés par les «fondateurs», on critique les contributions des uns et des autres, etc. Schumpeter ne se gêne pas pour, lui aussi, commenter, critiquer et identifier les lacunes des divers apports à la discipline. Par ailleurs, il signale que «L’une des contributions les plus importantes de l’époque…et l’une des rares qui soient vraiment originales est la découverte et le début de l’analyse des cycles économiques.» (t 2, p 479).

Le tome 3 «L’âge de la science», 1870 à 1914 et après. En préface à la version française, Raymond Barre écrit : «C’est sans nul doute la partie la plus magistrale de l’Histoire.» (t 1, p XIV). Ce sont les écrits de Marshall, Walras, Jevons, Menger, Pareto, Fisher, Wicksell, Keynes, etc., qui y sont examinés par Schumpeter. Tous les sujets imaginables y passent. Il suffit de jeter un coup d’oeil à la table des matières de ce tome pour avoir une idée des contributions et de leur origine.

L’Histoire a fait l’objet de nombreux commentaires, dont celui-ci de Raymond Barre que l’on ne peut ignorer :

 «L’Histoire est l’instrument indispensable d’une culture économique, qui nous fait de plus en plus défaut en dépit du développement des techniques les plus élaborées.» (t 1, p XIII).

Jacob Viner s’y prend d’une autre manière pour souligner la publication de l’Histoire :

«There is, as we shall see, much in this book which is redundant, irrelevant, cryptic, strongly biased, paradoxical, or otherwise unhelpful or even harmful to understanding. When all this is set aside, there still remains enough to constitute, by a wide margin, the most constructive, the most original, the most learned, and the most brilliant contribution to the history of the analytical phases of our discipline which has ever been made.»*

 

Schumpeter est mort en janvier 1950, sans avoir pu compléter la rédaction de l’Histoire. Il laissa en divers endroits des textes achevés, d’autres dactylographiés mais non révisés, ainsi qu’un bon nombre de manuscrits. Elizabeth Boody Schumpeter, son épouse, entreprit le travail herculéen d’éditer l’Histoire, sans contredit un grand acte d’amour et de persévérance. Elle le termina en 1952, et elle mourut peu de temps après. La version originale en anglais de cette œuvre fut publiée en 1954; la version française parut en 1983.

En terminant, pour piquer votre curiosité et vous inciter à lire ne serait-ce que quelques chapîtres de l’Histoire, en voici des passages sur trois de ses principaux personnages :

Adam Smith 

«…le fait est que la Richesse des Nations ne contient pas une seule idée, principe ou méthode analytique qui fût entièrement nouvelle en 1776.» (t 1, p 262)

«…c’est tout de même une grande œuvre et qui mérite pleinement son succès.» (t 1, p 263)

Karl Marx :

«…Marx n’avait pas essayé de décrire le mode de fonctionnement du socialisme centralisé qu’il envisageait pour l’avenir. Sa théorie est une analyse de l’économie capitaliste.» (t 3, p 313)

« Trois économistes éminents, von Wieser, Pareto et Barone, qui n’avaient aucune sympathie pour le socialisme, créèrent ce qui est virtuellement la théorie pure de l’économie socialiste. Ils rendirent ainsi à la doctrine socialiste un service que les socialistes n’avaient jamais été capables de lui rendre.» (t 3, p 313)

John Maynard Keynes

«…on ne semble pas avoir réalisé combien son modèle était strictement un modèle de court terme et l’importance que revêt ce fait pour la structure d’ensemble et les résultats de la Théorie Générale. La restriction déterminante tient à ce que non seulement les fonctions et les méthodes de production ne sont pas soumises au changement, mais également la quantité et la qualité des installations.» (t 3, p 581)

«Bien que la «théorie de l’effondrement» de Keynes soit tout à fait différente de celle de Marx, elle présente un trait commun important avec cette dernière : dans les deux théories, l’effondrement résulte de causes inhérentes au fonctionnement de l’appareil économique et non de l’action de facteurs extérieurs.» (t 3, p 582).

 

* Cet extrait provient de l’introduction de Mark Perlman à l’impression de 1981 de la version anglaise de l’Histoire. Il a été tiré de : Viner, Jacob (1954). ‘Schumpeter’s History of Economic Analysis: A Review Article.’ American

Economic Review 44, 894–910.

P.S. : Ma lecture de l’Histoire m’a amené à préparer un autre article il y a quelques mois. Il est intitulé «L’économie est-elle une science? La réponse de Schumpeter»; il est disponible à : http://leblogdejpfsurlesindicateursavances.blogspot.ca/2015/03/leconomie-est-elle-une-science-la.html

 

vendredi 6 mai 2016

L'expansion de l'économie mondiale manque de vigueur, selon les PMI

L'économie mondiale a continué de progresser en avril, mais son rythme d'expansion demeure faible, selon le JP Morgan Global Manufacturing & Services PMI, publié le 6 mai sur le site Internet de Markit Economics.

https://www.markiteconomics.com/Survey//PressRelease.mvc/f8c5a6a511ad4db8b82320e434c9799a