dimanche 28 janvier 2024

États-Unis : l'expansion de l'économie se poursuit

 Le PIB réel des États-Unis a progressé de 0,8 % (3,3 % en rythme annualisé) au quatrième trimestre de l'an dernier. Il a crû de 2,5 % pour l'ensemble de 2023, selon l'estimation préliminaire du Bureau of Economic Analysis.

Les données préliminaires  des enquêtes mensuelles de S&P Global auprès des gestionnaires d'approvisionnement des entreprises (PMI), pour janvier, indiquent que l'expansion continue, en raison, en particulier, de la bonne tenue des industries de services.

Toutefois, l'indice des indicateurs précurseurs  de l'évolution de l'économie du Conference Board laisse présager l'imminence d'une récession pour un vingtième mois de suite. La question se pose quant à la fiabilité, pourtant reconnue depuis longtemps, de cet indice ces temps-ci. Un article de Jason Kirby et Matt Lundy, publié le 29 décembre dernier, en page B-3 du Globe and Mail, est particulièrement intéressant à cet égard. 

Mise à jour du 17 février

Les 34 prévisionnistes, consultés par la Réserve fédérale de Philadelphie, prévoient une croissance de 2,4 % du PIB réel (médiane des prévisions) des États-Unis en 2024. L'estimation précédente était à 1,7 %.


 



 

dimanche 9 juillet 2023

États-Unis : l'expansion continue, mais le scénario d'une récession n'est pas écarté

 L'Indice des indicateurs avancés  de l'évolution de l'économie américaine du Conference Board était, en mai dernier, en baisse pour un quatorzième mois consécutif. Selon les économistes de cette organisation, il s'agit, depuis plusieurs mois, d'un signal de l'imminence d'une récession. 

Pourtant, l'expansion de l'économie américaine, amorcée au lendemain de la récession de la pandémie, suit son cours. La création nette d'emplois a continué de progresser en juin dernier. Les enquêtes mensuelles auprès des gestionnaires d'approvisionnement des entreprises privées (PMI) indiquaient, encore en juin, que l'économie poursuit son expansion. En outre, les commandes obtenues par les entreprises laissent croire qu'il en est de même en juillet.

La fiabilité de l'indice des indicateurs avancés, établie depuis longtemps, soulève des interrogations ces temps-ci, puisque la récession anticipée depuis bien des mois ne se matérialise pas. Peut-être est-ce parce qu'il est moins bien adapté à une situation où la fabrication se contracte, alors que les services continuent de progresser à un bon rythme. Quoi qu'il en soit, les analystes du Conference Board prévoient l'occurrence d'une récession au cours de ce semestre-ci, et elle se poursuivrait jusqu'au premier trimestre de 2024.

Communiqué du 22 juin dernier sur l'Indice des indicateurs avancés du Conference Board  

Communiqué du 7 juillet du Bureau of Labor Statistics sur l'emploi

S&P Global US Composite PMI, July 6


dimanche 16 avril 2023

Économie mondiale : perspectives à court terme, selon le FMI

 Lutte à l'inflation, perturbations financières, tensions géopolitiques, dont l'invasion russe en Ukraine, et reliquats de trois ans de pandémie pèsent sur les perspectives économiques à court terme, selon le Fonds monétaire international (FMI). En 2023, les pays émergents et en développement, pris comme un tout, pourraient connaitre une progression de 3,9 % de leur production et les pays avancés de seulement 1,3 %. Il en résulterait une croissance de 2,8 % du PIB réel mondial, toujours selon le FMI. En 2024, il y aurait une modeste amélioration, la croissance mondiale étant estimée, pour l'instant, à 3,0 %.

Lien vers les Perspectives de l'économie mondiale, publiées en avril 2023

dimanche 19 mars 2023

Les risques de récession aux États-Unis

 Les risques de récession sont encore bien présents aux États-Unis, selon les indicateurs précurseurs de l'évolution de l'économie de ce pays. En effet, l'indice des indicateurs avancés du Conference Board s'est de nouveau inscrit en baisse en février dernier, d'après les données publiées le 17 mars par cet organisme. Huit des dix indicateurs de cet indice étaient en baisse ou au neutre le mois dernier.

dimanche 5 mars 2023

« Le pouvoir de la destruction créatrice » de Philippe Aghion, Céline Antonin et Simon Bunel

 

Joseph A. Schumpeter a décrit ainsi « Le processus de destruction créatrice » : le capitalisme n’est pas que concurrence;  « nous avons affaire à un processus d’évolution » où les éléments existants sont détruits par la création de neufs sur les plans de la consommation, de la production, du transport, de l’ouverture de marchés, de l’organisation industrielle, etc. « Ce processus de Destruction créatrice constitue la donnée fondamentale du capitalisme…».[1] L’innovation est l’assise de ce processus. Elle est le « perennial gale of creative destruction ». L’entrepreneur innovant était d’ailleurs au cœur de la Théorie du développement économique de Schumpeter.[2]

Schumpeter a énoncé en sept pages sa conception du processus de destruction créatrice en économie. Dans leur livre, Aghion, Antonin et Bunel ont consacré près de 400 pages à la validation du modèle schumpétérien de la croissance par l’innovation. Ils l’ont examiné de multiples angles, comme la concurrence, l’emploi, le chômage, l’industrialisation, la finance, le rattrapage des pays riches par les pays pauvres, les inégalités, l’environnement, la santé et le bonheur. Leur livre abonde en exemples pour faciliter au lecteur la compréhension des diverses facettes de la destruction créatrice. Aussi,  ils  préfèrent nettement le modèle schumpétérien à celui néoclassique de Robert Solow de la croissance fondée sur l’accumulation du capital.

Par ailleurs, les auteurs insistent sur les liens essentiels entre marché, État et société civile ainsi qu’à l’importance de mieux « réguler » le capitalisme, plutôt que de chercher à le « dépasser », pour maximiser les retombées de l’innovation sur la prospérité à long terme.

En guise de conclusion, voici un extrait de leur livre : « Le pouvoir de la destruction créatrice réside avant tout dans sa formidable capacité à générer de la croissance. C’est bien la destruction créatrice qui a hissé nos sociétés à des niveaux de prospérité inimaginables il y a à peine deux cents ans. Le défi est alors de mieux appréhender les ressorts de ce pouvoir pour ensuite l’orienter dans la direction que l’on souhaite. » (page 10)



[1] Schumpeter, Joseph Alois. « Capitalisme, socialisme et démocratie ». Payot, 1972. Pages 113 à 120.

[2] Heilbroner, Robert L. « The worldly philosophers : The lives, times, and ideas of the great economic thinkers ». Simon & Schuster, 7ième edition. Pages 288 à 310. 



 

Aghion, Philippe et al. « Le pouvoir de la destruction créatrice ». Éditions Odile Jacob, 2020. 396 pages.

samedi 4 février 2023

Coup d'oeil à l'économie américaine : février 2023

 Le rythme de progression de l'emploi continue de surprendre aux États-Unis. La production, quant à elle, a connu un bon deuxième semestre l'an dernier, après une contraction de l'activité au premier. Le PIB réel était d'ailleurs, en fin d'année, nettement plus élevé qu'à la fin de 2021.

En janvier dernier toutefois, l'activité dans le secteur privé se serait contractée tant dans la fabrication que les services, selon les enquêtes auprès des gestionnaires d'approvisionnement de S&PGlobal.

Quant aux indicateurs avancés du Conference Board, ils envoient de nouveau des signaux de récession au cours des prochains mois.

Emploi : données du Bureau of Labor Statistics

PIB : données du Bureau of Economic Analysis

Communiqué du 3 février de S&PGlobal

Communiqué du Conference Board concernant les indicateurs avancés


mardi 13 décembre 2022

Québec, ralentissement suivi d'une reprise en 2023

 L'Indice précurseur Desjardins laisse présager une «détérioration importante » de l'économie québécoise au cours des mois à venir. Les économistes de cette institution financière prévoient toutefois une contraction de seulement 0,2 % du PIB l'an prochain dans leurs Prévisions économiques et financières publiées le 12 décembre, ce qui laisse croire qu'il y aura reprise, bien que « timide », au deuxième semestre de 2023. Leur projection pour 2022 est à 2,9 %.

Le ministère des Finances du Québec prévoit plutôt une croissance de 3,1 % cette année et de 0,7 % en 2023, selon sa Mise à jour économique et financière publiée le 8 décembre.

lundi 14 novembre 2022

Coup d'oeil à l'économie mondiale : novembre 2022

 Les enquêtes auprès des gestionnaires d'approvisionnement des entreprises indiquent qu'en octobre dernier «...the downturn in global economic activity extended into its third successive month, with the service sector rejoining manufacturing in contraction territory. » Les nouvelles commandes laissent croire que la contraction de l'activité se poursuivra du moins à court terme.

Les indicateurs avancés de l'OCDE «...continuent d’indiquer un infléchissement de la croissance dans la zone OCDE et dans la plupart des grandes économies

Rappelons qu'en octobre dernier, les Perspectives de l'économie mondiale du FMI  signalaient que « L’activité économique mondiale subit un ralentissement généralisé et plus marqué qu’attendu...». Le titre du Rapport sur la stabilité financière dans le monde de cette organisation se lisait comme suit : « Des chocs en cascade sont venus exacerber les menaces pesant sur la stabilité financière mondiale. »

Enfin, dans un blog, publié le 13 novembre, Tryggvi Gudmundsson du FMI écrit : « While there are multiple headwinds weighing on growth, further policy tightening is expected amid the need to bring down elevated inflation ».

Le pessimisme a donc le dessus sur l'optimisme en ces temps difficiles pour l'économie mondiale. 



samedi 30 juillet 2022

Économie du Québec : ralentissement de la croissance

 L'Indice précurseur Desjardins laisse présager un ralentissement important du rythme de croissance de l'économie du Québec au cours des prochains mois. En juin dernier, les économistes de cette institution financière prévoyaient pourtant une croissance de 3,3 % du PIB réel cette année. Voyons ce qu'il en sera lors de la prochaine mise à jour de leur prévision.

lundi 6 juin 2022

Le rythme d'expansion de l'économie mondiale...

 ...est demeuré solide en mai, en excluant la Chine où la contraction de l'activité s'est poursuivie pour un troisième mois consécutif, selon les résultats des enquêtes mensuelles auprès des gestionnaires d'approvisionnement des entreprises (PMI).

Lien vers le communiqué du 6 juin de S&P Global