mercredi 30 mai 2012

Union européenne : les conditions économiques continueront de se détériorer

L'économie de la zone euro et celle de l'ensemble de l'Union européenne ne sont pas au bout de leur peine. Les indicateurs avancés de leur évolution laissent présager un ralentissement encore plus marqué qu'auparavant. L'Economic Sentiment Indicator a plongé en mai, selon les renseignements publiés le 30 mai par la Commission européenne; il se retrouve nettement en-dessous de sa tendance de long terme. L'indice des indicateurs avancés du Conference Board pour la zone euro a diminué (0,8 %) de façon significative en avril, selon les chiffres publiés le 25 mai sur le site Internet de cet organisme. Cet indice avait pourtant augmenté en décembre, janvier et février derniers, et pratiquement stagné en mars. En outre, les résultats de l'enquête auprès des gestionnaires d'approvisionnement des entreprises, le PMI Flash Markit pour l'Eurozone, signalent, en mai, une accélération de la contraction de l'activité chez les entreprises des secteurs manufacturiers et des services. Rien de réjouissant donc quant aux perspectives économiques de l'Europe!

Ces indicateurs de la morosité de l'économie européenne sont aussi les symptômes de maux plus profonds dont il est difficile d'évaluer et de prévoir toutes les conséquences ainsi que l'issue.

Tenant compte de la conjoncture économique en Europe et de la situation critique de plusieurs pays de la zone euro, on peut s'interroger sur le sort qui sera réservé à un éventuel accord économique entre le Canada et l'Union européenne.

Mise à jour du 28 juin : L'indice des indicateurs avancés du Conference Board et l'Economic Sentiment Indicator, les deux publiés aujourd'hui, pointent de nouveau vers un ralentissement de l'économie de la zone euro au cours des prochains mois. Quant au PMI Flash Markit pour l'Eurozone, publié le 21 juin, il va encore dans le sens d'une contaction de son économie.

jeudi 24 mai 2012

Encore des signes de fragilisation de l'expansion de l'économie mondiale

Mon commentaire du 20 mai signalait des signes avant-coureurs de fragilisation de l'expansion de l'économie mondiale. En ce 24 mai, les indices PMI Flash de Markit Economics viennent renforcer ce constat. Le PMI Flash Markit pour l'Eurozone indique que l'économie de la zone continue de se contracter, et même que la contraction s'accentue; l'indice des nouvelles commandes continue de faiblir, ce qui n'est pas de bon augure. Le HSBC Flash China Manufacturing PMI laisse croire que se poursuit la tendance au féchissement de l'activité dans le secteur manufacturier en Chine. Par contre, le Markit Flash U.S. Manufacturing PMI envoie le message que l'expansion dans le secteur de la fabrication continue aux États-Unis, bien que son rythme fléchisse.

Détails à :  http://www.markiteconomics.com/Survey/Page.mvc/home

mardi 22 mai 2012

Perspectives économiques de l'OCDE, 22 mai 2012

Selon les Perspectives économiques de l'OCDE publiées le 22 mai «...la reprise [ de l'économie mondiale ] est fragile, extrêmement inégale selon les régions et pourrait bien être compromise par la crise de la zone euro...». L'OCDE prévoit que l'économie mondiale ne devrait croître que de 3,4 % cette année, une projection semblable à celle du FMI (3,5 %)  publiée en avril dernier.

Détails à : http://www.oecd.org/document/4/0,3746,fr_2649_37443_20347588_1_1_1_37443,00.html

dimanche 20 mai 2012

Économie mondiale : signaux additionnels de la fragilisation de l'expansion

Plusieurs indicateurs signalent que l'expansion de l'économie mondiale est de plus en plus fragile. L'indice des nouvelles commandes du JPMorgan Global Manufacturing & Services PMI pointait en avril dernier vers un fléchissement du rythme de croissance de la production de biens et services, selon les renseignements publiés le 4 mai sur le site Internet de Markit Economics. En outre, les indices boursiers mondiaux sont à la mi-mai à leur plus bas depuis le début de 2012; cela est vrai tant pour l'indice MSCI des économies développées que celui des économies émergentes. Les prix spot des produits de base, dont le cuivre, l'aluminium et le pétrole, affichent également une tendance à la baisse, signe précurseur de la faiblesse de la production industrielle au cours des prochains mois.

Faut-il voir dans l'évolution de ces indicateurs une simple correction des marchés ou des signes avant-coureurs de moments plus difficiles pour l'économie mondiale?

jeudi 3 mai 2012

Économie québécoise : légère amélioration des perspectives à court terme

En 2011, l'économie québécoise a crû (1,7 %) à un rythme moins rapide qu'en 2010 (2,5 %), selon les plus récentes données de Statistique Canada. En janvier dernier, la production de biens et services a stagné, selon les données de l'Institut de la statistique du Québec, et il y a lieu de croire que l'ensemble du premier trimestre a connu, au mieux, une croissance modeste.

Toutefois, les conditions économiques au Québec pourraient s'améliorer quelque peu au cours des prochains mois. C'est du moins ce que laissent croire l'Indice précurseur Desjardins (IPD) et l'indice PMI RBC de l'enquête auprès des directeurs d'approvisionnement des entreprises du secteur de la fabrication. Après avoir marqué le pas pendant plusieurs mois, l'IPD a augmenté de 0,6 % en février et de 0,5 % en mars, selon l'analyse publiée le 3 mai sur le site Internet de Desjardins. L'indice PMI RBC, publié le premier mai sur le site Internet de Markit Economics, signale une expansion de la production et des nouvelles commandes dans la fabrication en mars et en avril, contrairement à janvier et février derniers. Malgré ces signes d'amélioration, le PIB du Québec ne croîtrait que de 1,4 % en 2012, selon les plus récentes projections de Desjardins.

mercredi 2 mai 2012

Économie canadienne en 2012 : perspectives de croissance inférieure à celle de l'an dernier

Après un rebond en décembre dernier, l'économie canadienne a pratiquement stagné au début de 2012. Son PIB n'a progressé que de 0,1 % en janvier, et il a diminué de 0,2 % en février, selon les plus récentes données de Statistique Canada (SC). La Banque du Canada prévoyait, en avril, dans son plus récent Rapport sur la politique monétaire, une croissance de 2,5 % en taux annuel au premier trimestre. Il faudrait que l'économie ait connu une croissance exceptionnelle en mars pour se rapprocher ne serait-ce que de 2,0 %. La première estimation du PIB canadien au premier trimestre de cette année sera connue fin mai.

Quoi qu'il en soit, les indicateurs avancés de l'évolution de l'économie laissent présager une croissance plus ou moins modérée au cours des prochains mois. L'indice mensuel de SC de ces indicateurs a progressé au cours des derniers mois; en mars, dernier mois disponible, huit des dix composantes de cet indice ont augmenté. Le secteur de la fabrication semble connaître une amélioration progressive de sa production et de ses perspectives, selon les résultats de l'enquête mensuelle PMI RBC auprès des gestionnaires d'approvisionnement des entreprises. Par contre, la confiance des consommateurs a diminué en avril après trois mois de progression, selon le Conference Board du Canada.

Le PIB du Canada a crû de 2,6 % l'an dernier, selon les plus récentes données de SC. Sur la base des résultats des deux premiers mois et de l'évolution récente des indicateurs avancés, l'économie canadienne aura bien du mal à égaler ce pourcentage de croissance en 2012. Une progression d'environ 2,0 % semble plus probable ces temps-ci.

Mise à jour du 23 mai : L'indice des indicateurs avancés de l'économie canadienne a continué de progresser en avril, selon les données publiées aujourd'hui par SC, mais son rythme de progression s'est atténué en avril et en mars. En outre, l'OCDE prévoit que l'économie canadienne croîtra de 2,2 % cette année, selon ses Perspectives économiques publiées le 22 mai.

mardi 1 mai 2012

Économie américaine : à quand une croissance solide et soutenue?

Au premier trimestre de 2012, l’économie des États-Unis n’a crû que de 2,2 % en rythme annuel, soit une baisse de régime par rapport au quatrième trimestre de l’an dernier (3,0 %). En fait, la progression de l’activité économique évolue en zigzag depuis plusieurs trimestres n’ayant connu, depuis la fin de la grande récession, une croissance assez robuste qu’à la fin de 2009 et au premier semestre de 2010. Mince consolation, il n’y a pas eu de nouvelle contraction de la production sur une base trimestrielle.
Au cours de la présente phase d’expansion, l’économie américaine manque donc de souffle et d’endurance, et ce problème semble bien présent ces  temps-ci. Les statistiques disponibles pour mars et avril derniers indiquent qu’il y a un fléchissement de la croissance. Tant le Chicago Fed National Activity Index que les données sur l’emploi (nombre de salariés, demandes initiales d’assurance-chômage) appuient ce diagnostic.

Quant aux indicateurs avancés de l’évolution à court terme de l’économie américaine, ils laissent présager que la croissance se poursuivra à un rythme pouvant aller de modeste à modéré. L’évolution mensuelle et semestrielle de l’indice du Conference Board (CB) pointe vers une croissance modérée, alors que l’indice hebdomadaire de l’Economic Cycle Research Institute (ECRI), basé sur des données encore plus récentes que l’indice du CB, signale une croissance plutôt modeste. Toutefois, l’indice des nouvelles commandes auprès des entreprises manufacturières a significativement augmenté en avril, selon le rapport de l’Institute for Supply Management publié le premier mai, ce qui est de bon augure.
Les projections de croissance du PIB américain pour cette année sont loin de faire consensus. L’intervalle des prévisions des participants à la rencontre du 25 avril du Federal Open Market Committee (FOMC) va de 2,1 % à 3,0 %; celui des organismes consultés par The Economist va de 1,6 % à 2,7 % (édition du 7 avril); la Banque du Canada prévoit 2,3 %, le FMI, 2,1 % et le CB, 2,2 %. Toutefois, aucun organisme ne projette une augmentation robuste de l’activité économique au cours des prochains trimestres. D’ailleurs, le FOMC indique, dans son  communiqué du 25 avril, que les conditions économiques vont vraisemblablement requérir une politique monétaire hautement accommodante et, donc, des taux d’intérêt exceptionnellement bas au moins jusqu’à la fin de 2014.

Ainsi, une croissance solide et soutenue de l’économie américaine n’est pas perceptible à l’horizon.