lundi 16 décembre 2013

L'IPD annonce des jours meilleurs pour l'économie du Québec

L'indice précurseur Desjardins (IPD) a de nouveau augmenté en octobre dernier, selon l'analyse et les données publiées le 16 décembre sur le site Internet de Desjardins. L'évolution récente de cet indice  laisse présager une croissance modérée de l'économie du Québec au cours des prochains mois. L'IPD a progressé de 0,4 % en août, de 0,5 % en septembre et de 0,6 % en octobre.

En outre, les organismes qui publient des prévisions estiment que l'économie du Québec devrait croître de plus ou moins 2 % en 2014, ce qui serait une nette amélioration par rapport à 2013, où on anticipe une croissance d'un peu plus de 1 %, et à 2012 (1,5 %).

Détails à : http://www.desjardins.com/ressources/pdf/ipd1213f.pdf?resVer=1387205082000

lundi 9 décembre 2013

Économie mondiale : signaux d'amélioration

Les perspectives économiques à court terme continuent de s'améliorer dans les pays de l'OCDE, entre autres dans la zone euro, si l'on se fie à l'évolution récente des indices des indicateurs avancés de cet organisme. On discerne aussi des signes de regain chez les principales économies émergentes.

Si cette tendance se confirme, le FMI pourrait bien revoir à la hausse ses perspectives de croissance de l'économie mondiale pour 2014. La prochaine mise à jour des Perspectives de l'économie mondiale devrait être publiée en janvier prochain.



Détails à : http://www.oecd.org/fr/std/indicateurs-avances/indicateurscompositesavancesdelocde-miseajourdecembre2013.htm

vendredi 6 décembre 2013

Économie canadienne : faut-il s'habituer à une croissance modérée?


Vous vous souvenez probablement des croissances annuelles du PIB réel du Canada à 4 % et même 5 % à la fin des années 1990 et en l’an 2000. Ensuite, l’économie a continué de croître, mais moins rapidement, exception faite de 2009 où il y a eu contraction de la production totale. Dans  les meilleures années, la croissance a atteint un peu plus de 3 %, la plus récente, dans cet ordre de grandeur, étant 2010 (3,4 %), année à l’intérieur de la période de reprise suivant la dernière récession, où l’on s’attend normalement à une progression relativement rapide de l’activité économique.

En fait, depuis la fin de la récession, à la mi-année 2009, l’économie a progressé à un rythme modéré et assez soutenu, comme l’indiquent bien les deux graphiques qui suivent, l’un sur le PIB et l’autre sur l’emploi. Ce n’est pas toujours évident lorsque l’on s’arrête aux chiffres d’un mois ou d’un trimestre à l’autre, mais, ici, la tendance apparait clairement. D’ailleurs, on perçoit bien que, au cours de la phase actuelle d’expansion, cette tendance est semblable à celle observée dans les dernières années de la phase précédente.

Canada : PIB réel, évolution trimestrielle

 ( données  annualisées, millions $ enchainés 2007)

 Source : Statistique Canada
 


Canada : Emploi total, évolution mensuelle
 ( en milliers)


 Source : Statistique Canada

Cependant, que nous réservent les mois et les années à venir?
Les indicateurs avancés mensuels de l’Institut Macdonald-Laurier et de l’OCDE laissent présager que l’expansion se poursuivra au cours des prochains mois, bien qu’à un rythme allant de modeste à modéré. Les organismes qui publient des prévisions de croissance (FMI, OCDE, Banque du Canada, etc.) estiment que l’activité économique au Canada devrait progresser de plus ou moins 2,3 % en 2014. En 2015, la croissance pourrait être légèrement plus rapide. Ces projections doivent toutefois être tempérées par l’estimation de la Banque du Canada quant à la croissance de la production potentielle; celle-ci n’augmenterait que de près de 2% par année à court et moyen terme*. Ainsi, aucun retour aux années fastes de la fin des années 1990, mais pas non plus de scénario  de stagnation ou de contraction de l’activité économique. Il faut donc continuer de s’accommoder d’une croissance modérée.
Enfin, comme il se doit, ces prévisions de croissance sont enrobées de risques à la baisse et à la hausse en fonction notamment de l’évolution de la conjoncture internationale, de l’accentuation ou non de la désinflation, d’une éventuelle correction importante du marché de l’habitation au Canada ou des conséquences de la dépréciation de la valeur du dollar canadien. Ces risques, et bien d’autres événements à venir non prévus, permettent habituellement d’expliquer pourquoi le scénario de référence ne s’est pas réalisé.
*Banque du Canada, Rapport sur la politique monétaire, annexe A, octobre 2013.

mardi 19 novembre 2013

La croissance de l'économie mondiale en 2014

L'OCDE a publié le 19 novembre la révision semestrielle de ses «Perspectives économiques». Ses analystes prévoient que le PIB mondial devrait croître de 3,6 % en 2014. Cette projection est identique à celle du FMI publiée en octobre dernier, et légèrement supérieure à celle avancée par la Banque du Canada (3,4 %) aussi en octobre dernier. Le Conference Board lui n'est pas aussi optimiste : à la mi-novembre, il prévoyait une croissance de 3,1 % de la production mondiale l'an prochain.

Le PIB mondial progresserait plus rapidement l'an prochain que cette année, bien que de peu. Les organismes mentionnés ci-dessus ont des estimations qui vont de 2,7 % à 2,9 % pour 2013. L'année en cours aurait ainsi la plus faible croissance de l'activité économique depuis la contraction de 2009.

Les projections pour 2014 vont dans le sens de ce que laissent présager les principaux indices des indicateurs avancés de l'évolution de l'économie.

Enfin, il est important de garder à l'esprit le titre de la présentation des perspectives de l'OCDE :
 « Une croissance peut-être plus vigoureuse, mais des risques plus nombreux».

Économie québécoise : des signaux d'amélioration

L'Indice précurseur Desjardins (IPD), publié le 18 novembre dernier, laisse croire que l'activité économique au Québec devrait aller en s'améliorant au cours des prochains mois. L'IPD a progressé de 0,5 % en septembre et de 0,4 % en août.

La croissance du PIB québécois devrait être de 1,9 % en 2014, selon les économistes de Desjardins. Ce serait nettement mieux qu'en 2013 (1,2 %, selon Desjardins) et mieux aussi qu'en 2012 (1,5 %, selon Statistique Canada).

Détails à : http://www.desjardins.com/fr/a_propos/etudes_economiques/

mardi 12 novembre 2013

Économie mondiale : amélioration des perspectives à court terme

Les indices des indicateurs avancés de l'OCDE pointent de nouveau vers une amélioration des perspectives à court terme pour les économies développées, selon le communiqué publié le 12 novembre sur le site Internet de cet organisme. La zone euro, le Japon et le Royaume-Uni affichent les signaux les plus évidents de l'amélioration de la conjoncture.

Chez les principales économies émergentes, la croissance sera encore au rendez-vous, bien qu'elle sera moindre que la tendance de long terme et ce, notamment au Brésil et en Inde.


Détails à : http://www.oecd.org/fr/std/indicateurs-avances/indicateurscompositesavancesdelocde-miseajournovembre2013.htm

Ces indicateurs de l'OCDE vont globalement dans le même sens que le JPMorgan Global Manufacturing & Services PMI publié le 6 novembre dernier. Ce coup de sonde mensuel, disponible sur le site Internet de Markit Economics,  indique que la croissance et les perspectives à court terme de l'économie mondiale vont en s'améliorant, même si septembre dernier avait affiché un certain repli qui n'aura été, heureusement, que momentané, comme le démontrent les données d'octobre.

Détails à : http://www.markiteconomics.com/Public/Page.mvc/home

jeudi 31 octobre 2013

Analyse du Plan de développement du commerce extérieur du Québec


Ce commentaire ne porte pas sur les perspectives économiques, mais j'ai pensé qu'il peut être utile aux gens qui s'intéressent à la promotion des exportations du Québec.


Le Plan de développement du commerce extérieur 2013-2017 (PDCE), présenté le 28 octobre dernier, par le ministre Jean-François Lisée, est un bon exercice de mise au goût du jour de l’offre de services du gouvernement du Québec aux entreprises exportatrices de biens et de services sur le marché des autres provinces et le marché international. Ce plan semble cependant mal nommé puisque la dimension importation du commerce extérieur y est absente, mais on ne peut blâmer le gouvernement d’ignorer cela dans son plan. Le thème «Investir dans l’exportation, c’est investir dans le Québec» est davantage évocateur du contenu et des intentions que le nom du plan. Outre l’appui aux exportateurs, il y est question de mesures en vue de promouvoir les atouts du Québec à l’étranger.

Ce plan annonce une adaptation aux nouvelles réalités des services à l’exportation développés tout au cours des dernières décennies. Cependant, il n’est pas assez ambitieux, probablement, entre autres, en raison de contraintes de budget. Il est particulièrement timide sur le développement de la présence internationale des entreprises. Vendre est important, mais l’implantation à l’étranger ne doit pas être négligée que ce soit, par exemple, pour offrir un service d’installation ou d’entretien en complément du produit vendu ou encore pour produire, au besoin, ailleurs qu’au Québec, même si, sur le plan politique, il s’agit d’un sujet plutôt tabou.

Le PDCE offre un bel équilibre entre la nécessité d’appuyer de nouveaux exportateurs ainsi que ceux en consolidation et en diversification de marchés. Le gouvernement résiste ainsi au fantasme de mettre toutes ses énergies dans la diversification tout azimut, sujet qui continue d’avoir bonne presse.

Sur le plan des marchés prioritaires, le gouvernement cède au chant de sirènes; elles lui semblent toutes attrayantes, et l’éparpillement des efforts et des ressources pourrait bien en résulter. Le buffet des territoires prioritaires présenté à la section 1.1 du plan en offre vraisemblablement trop aux convives par rapport à leur appétit réel et, encore plus, par rapport aux ressources humaines et aux moyens financiers mis à la disposition des intervenants en développement de marchés. À trop vouloir étirer la capacité des ressources à livrer des services sur un trop grand nombre de territoires, on risque fort de n’offrir qu’un appui  ponctuel aux exportateurs plutôt qu’un soutien stratégique et continu. Un bon ciblage et une bonne sélection s’imposent dans toute stratégie de diversification des marchés, tout comme, par analogie, dans l’investissement de portefeuille.

Les objectifs, les orientations, les cibles et les actions retenus et présentés dans les sections 4 et 5 du document sont les éléments forts du PDCE. On sent bien qu’ils ont fait l’objet d’un examen attentif de la part des auteurs du plan et des divers intervenants en développement des exportations et en promotion du Québec à l’étranger. La concertation et la synergie ont ainsi porté fruit, d’où l’importance de continuer dans cette voie comme le prévoit d’ailleurs le Plan.

Ce qui surprend, c’est de retrouver dans le Mot de la Première Ministre : «Son objectif est simple : réduire notre déficit commercial par l’augmentation de nos exportations.». Le Plan peut y contribuer, bien que marginalement. On voit mal comment «…des ventes fermes totalisant plus de 940 millions de dollars.» (page 19 du plan), étalées sur trois ou quatre ans au minimum, peuvent influer de façon importante sur un déficit du commerce des biens et services qui se chiffrait à 24,4 milliards de dollars en 2012. Une stratégie de remplacement du pétrole importé aurait nettement plus de portée sur la réduction du déficit que le PDCE.

On voit bien dans le Plan comment le gouvernement va allouer les 81,7 millions de dollars sur trois ans. C’est clair et précis, particulièrement dans l’annexe 1 portant sur le cadre financier. Ce qui étonne, c’est de ne pas retrouver de précisions sur le «… plus d’un milliard de dollars en soutien financier qui est mis à la disposition de nos entreprises d’ici 2017, pour la réalisation de projets à l’exportation.» (page 19). C’est sur ce milliard, qui n’est pas rien, que le PDCE aurait dû porter, ainsi que sur toutes les ressources impliquées dans l’accompagnement-conseil. Dans ces circonstances, le Plan semble davantage une justification de budget additionnel qu’un plan d’ensemble pour stimuler les ventes de nos entreprises à l’extérieur du Québec. Ce  plan a tout de même le mérite de procurer du budget pour défrayer les activités et les initiatives des gens qui oeuvrent au développement des exportations et à la promotion à l’étranger des atouts du Québec.  

Enfin, le soutien financier de plus d’un milliard de dollars devrait susciter des investissements de plus de 3,5 milliards de dollars sur quatre ans entraînant la création de plus de 10 000 emplois (page 19). Le Plan, et son budget de 81,7 millions, devrait à lui seul générer 6 000 emplois sur 4 ans. Cela suscite des interrogations et mérite des explications, car on peut douter que moins de 10 % de l’enveloppe financière dédiée à l’exportation génère 60 % des emplois prévus. Toutefois, si cette estimation est correcte, l’efficacité attendue de l’accompagnement-conseil et de l’appui financier prévus au Plan ne devrait-elle pas inciter le gouvernement à réorienter au complet le soutien financier de plus d’un milliard?

Note : Le Plan de développement du commerce extérieur et son sommaire sont disponibles à :  http://www.mrifce.gouv.qc.ca/fr/salle-de-presse/actualites/13252

mardi 6 août 2013

Économie américaine : faut-il diminuer nos attentes?

Cet article est une mise à jour du texte que j'ai publié le 24 juillet dernier. Cette version-ci tient compte des plus récentes révisions aux données sur le PIB des États-Unis.
 
Déjà quatre ans que la reprise économique aux États-Unis est en cours, et il n’y a pas à l’horizon de signal précurseur important de contraction à venir de l’activité économique et, par conséquent, encore moins de récession. L’emploi a connu de bonnes augmentations au cours des derniers mois. Les consommateurs reprennent progressivement confiance quant aux perspectives. L’inflation n’est plus que l’ombre d’elle-même. La stratégie double d’assouplissement monétaire et de bas taux d’intérêt est maintenue, à tout le moins tant que le taux de chômage n’avoisine pas les 6,5 % et que le rythme d’augmentation des prix demeure contenu. Les marchés boursiers continuent leur progression tant qu’ils ne flairent pas un changement de stratégie de la Fed. Les indicateurs avancés de l’OCDE et du Conference Board laissent présager que la croissance se poursuivra à un bon rythme. Les prévisions de croissance du PIB de divers organismes pointent vers une accélération de la croissance après un premier semestre de 2013 de croissance modeste, plusieurs organismes estimant même une croissance de plus ou moins 3 % en 2014, soit, si elle s’avère, une progression légèrement supérieure à celle de 2012 (révisée à 2,8 % selon les données publiées le 31 juillet).

Toutefois, les rabat-joie font valoir que depuis la fin de la Grande récession, l’emploi et le PIB réel par habitant sont encore inférieurs aux sommets  atteints à la fin de 2007 ou au début de 2008. Le PIB réel au deuxième trimestre de cette année ne dépasse que de peu (4,3 %)  le sommet atteint  au début de la dernière récession, soit au quatrième trimestre de 2007. En fait, une phase de croissance où la lente reprise tarde à faire place à l’expansion soutenue de l’activité. En outre, malgré la stratégie monétaire très expansionniste de la Fed, les taux d’intérêt sur les obligations et les hypothèques sont à la hausse ces temps-ci, ce qui pourrait affecter le rythme de croissance, sans oublier la hausse estivale des prix de l’essence qui a souvent tendance à peser sur la confiance des consommateurs. Sur le plan budgétaire, les effets à la baisse sur l'activité de ce qu'il convenu d'appeler le «séquestre» se font encore sentir.

Au-delà de ces dimensions conjoncturelles, y a-t-il lieu de diminuer nos attentes quant à la croissance économique aux États-Unis?

Si les prévisions du Congressional Budget Office (CBO) se concrétisent, la croissance pourrait s’accélérer de 2014 à 2017, et, ainsi, combler l’écart qui s’est creusé entre le PIB réel et le PIB potentiel, notamment au cours de la Grande récession. Ensuite, si l’économie croît au même rythme que son potentiel estimé, elle ne croîtrait que de 2,25 % par année, soit un taux nettement inférieur à la moyenne de 3,25 % obtenue depuis les années 1950.[1]

Des économistes de The Federal Reserve Bank of Chicago (Chicago Fed), en utilisant une méthode différente de celle du CBO, arrivent à des résultats similaires : la tendance de la croissance à long terme de l’économie serait passée de 4,5 % au premier trimestre de 1967 à entre 2,25 % et 2,5 % à la fin de 2007, et à entre 1,6 % et 2,1 % au quatrième trimestre de 2012.[2]

L’offre de travailleurs est une variable importante de l’évolution de la production potentielle. Or, en raison principalement de changements à la participation à la population active (travailleurs et chômeurs) et au ralentissement de la croissance de la population, des économistes de la Chicago Fed estiment actuellement à 80 000 par mois la tendance de la croissance de l’emploi. Ainsi, sur la base de ce résultat, pour que le taux de chômage diminue, il faudrait, selon eux, que la croissance mensuelle de l’emploi soit de plus de 80 000, ce qui est inférieur à ce qui est habituellement reconnu (100 000 à 150 000) et inférieur aux 150 000 à 200 000 des années 1980 et 1990. Ils avancent aussi que cette tendance pourrait passer à 35 000 emplois par mois entre 2016 et 2020. Ils reconnaissent toutefois qu’il est nécessaire de créer beaucoup plus d’emplois ces années-ci pour combler l’écart entre la tendance de l’emploi et la création réelle d’emplois des dernières années; ils estiment qu’en 2012, par exemple, l’emploi était 4 % inférieur à ce que la tendance  de long terme suggère.[3]

Ajoutons à cela que le titre de la mise à jour du 9 juillet dernier des Perspectives de l’économie mondiale du FMI est «Crise de croissance» (en anglais «Growing Pains»). Cet organisme y signale, entre autres, en introduction, que «…de nouveaux risques sont apparus, notamment la possibilité d’un ralentissement plus prolongé de la croissance dans les pays émergents, surtout étant donné les risques d’un affaiblissement de la croissance potentielle,…».[4]  

En conclusion, les perspectives de croissance aux États-Unis sont inférieures aux résultats obtenus au cours de la deuxième moitié du vingtième siècle et même moindres que ceux de la décennie précédente où l’inflexion de la tendance de la croissance s’était déjà fait sentir. Toutefois, les estimations mentionnées ci-dessus ont été obtenues à partir d’outils d’analyse perfectibles. Elles présentent tout de même des projections qui doivent nous amener à modérer nos attentes quant à la croissance économique américaine d’ici la fin de la décennie. Aussi, cela ne sera pas sans peser sur les perspectives de croissance du Canada où les exportations vers les États-Unis jouent un rôle important.   




[1] CBO Budget Blog «Economic Growth is Likely to Be Slow in 2013 and Pick Up in Later Years», 7 février 2013 : http://www.cbo.gov/publication/43914
[2] Chicago Fed Letter «Estimating the trend rate of economic growth using the CFNAI», juin 2013 : http://www.chicagofed.org/digital_assets/publications/chicago_fed_letter/2013/cfljune2013_311.pdf
[3] Chicago Fed Letter «Estimating the trend in employment growth», juillet 2013 : http://www.chicagofed.org/digital_assets/publications/chicago_fed_letter/2013/cfljuly2013_312.pdf

mercredi 17 juillet 2013

Économie chinoise : croissance soutenue, bien que moindre

L'économie chinoise continue de croître à un rythme soutenu ces temps-ci : croissance de 7,6 % du PIB au premier semestre de cette année par rapport à la même période en 2012.  En outre, l'évolution mensuelle et semestrielle des indicateurs avancés du Conference Board pour cette économie laisse présager que ce rythme de croissance se maintiendra au cours des prochains mois.

Il y a bien des révisions à la baisse de ses perspectives de croissance, mais elles ne sont pas majeures. Le FMI prévoyait le 9 juillet dernier que le PIB chinois croîtrait de 7,8 % en 2013 et de 7,7 % en 2014. La Banque du Canada avançait des taux respectifs de 7,4 % et 7,3 % dans ses projections publiées le 17 juillet. Ces estimations ne divergent pas de façon significative de l'objectif de croissance de 7,5 % retenu par le gouvernement chinois.

Dans un contexte de fragilité de la demande extérieure, la Chine prend progressivement le virage d'une économie dépendante des exportations vers la consommation intérieure pour assurer sa croissance. En outre, les autorités gouvernementales semblent s'intéresser plus qu'auparavant au développement durable à la suite d'épisodes de pollution extrême.

jeudi 13 juin 2013

Le Japon compensera-t-il pour la Chine?


La Chine pourrait connaître au cours des prochains mois une légère atténuation de sa croissance, bien que cela ne l’empêche pas d’obtenir des résultats économiques suscitant l’envie chez bien d’autres pays. Dans ces circonstances, le Japon pourrait compenser en contribuant davantage qu’auparavant à la croissance mondiale.

Déjà, au premier trimestre de cette année, le PIB japonais a augmenté de 1 % (4,1 % en rythme annuel). Les plus récents indices des indicateurs avancés mensuels du Japan Cabinet Office, du Conference Board et de l’OCDE laissent croire que la croissance sera soutenue au cours des prochains mois. Il en est de même des résultats des enquêtes mensuelles (indices PMI) de Markit Economics auprès des gestionnaires d’approvisionnement des entreprises de la fabrication et des services.

Le Japon, pour diverses raisons, nous a cependant habitués à des fluctuations importantes de ses résultats économiques que ce soit sur une base trimestrielle ou annuelle. C’est probablement pourquoi le FMI et l’OCDE, bien qu’ayant révisé à la hausse leurs projections de croissance de ce pays, demeurent prudents en prévoyant une croissance plutôt modeste, soit 1,6 % en 2013 et 1,4 % en 2014. La moyenne des estimations des organismes consultés mensuellement par The Economist va dans le même sens ainsi que la plus récente projection semestrielle de la Banque mondiale publiée le 12 juin.

Pour l’instant, la stratégie de stimulation de l'économie et de lutte à la déflation du gouvernement japonais insuffle une nouvelle dynamique et donne du mordant et de la traction à la croissance. Assouplissement monétaire de grande ampleur, augmentation des dépenses publiques, notamment en projets d’infrastructures et de reconstruction, et réformes en vue de favoriser la croissance se conjuguent pour donner un nouvel élan. Pourraient aussi s’ajouter des mesures fiscales, bien que ce soit plus difficile à envisager étant donné la nécessité de s’attaquer plus tôt que tard au double problème du déficit et de la dette publics.

Tout compte fait, les projections des organismes mentionnés ci-dessus pourraient bien n’être qu’un pâle reflet de la croissance à venir. Le  gouvernement du premier ministre Abe pourrait bien réussir là où les précédents ont échoué ou manqué de chance. Qui sait? Toutefois, il ne faut pas non plus pécher par excès d’optimisme. D’ailleurs, à titre d'exemple, après quelques mois d’exubérance, les investisseurs en bourse au Japon semblent se raviser ces temps-ci.  

 

mercredi 5 juin 2013

Économie mondiale : signes de légère amélioration

L'économie mondiale aurait poursuivi son expansion en mai à un rythme légèrement plus rapide qu'en avril dernier. C'est ce que laisse croire les plus récentes données du JPMorgan Global Manufacturing & Services PMI. Des progrès, bien que modestes, étaient perceptibles tant dans la production que dans les nouvelles commandes.

Détails à :  http://www.markiteconomics.com/Survey/Page.mvc/PressReleases

Mise à jour du 10 juin : Les indicateurs avancés de l'OCDE, publiés aujourd'hui, signalent aussi une amélioration. Ils laissent présager une «consolidation de la croissance» aux États-Unis et au Japon ainsi qu'une croissance près de la tendance de long terme dans bon nombre d'autres pays.

Détails à : http://www.oecd.org/fr/std/clits/indicateurscompositesavancesdelocde-miseajourjuin2013.htm

samedi 1 juin 2013

mercredi 29 mai 2013

Économie mondiale : encore des révisions à la baisse des perspectives de croissance

L'OCDE est le plus récent organisme à revoir à la baisse ses perspectives de croissance de l'économie mondiale. Le 29 mai, cet organisme a publié ses Perspectives économiques, et il prévoit une croissance de 3,1 % du PIB mondial cette année et de 4,0 % en 2014. Déjà, en avril dernier, le FMI réduisait à 3,3 % sa projection de croissance du PIB mondial en 2013. Le Conference Board lui prévoit une croissance de 3,0 %, soit le même taux que celui avancé par la Banque du Canada en avril dernier.

En outre, le FMI a indiqué le 29 mai qu'il révisait de nouveau à la baisse la croissance de l'économie chinoise. Son estimation pour 2013 est maintenant à 7,75 %, un taux semblable à celui projeté par l'OCDE (7,8 %).

Le prochain coup de sonde de l'évolution de l'économie mondiale sera publié le 5 juin lorsque Markit Economics publiera son JPMorgan Global Manufacturing & Services PMI.

jeudi 23 mai 2013

L'économie mondiale serait sur une pente encore un peu plus rugueuse

Les indices PMI Flash, publiés le 23 mai sur le site Internet de Markit Economics, indiquent que l'expansion de l'économie mondiale est mise à l'épreuve ces temps-ci. L'indice préliminaire de la fabrication aux États-Unis continue de glisser sur sa pente descendante en mai, bien que ce secteur demeure en mode expansion; un point encourageant : l'indice des nouvelles commandes est en hausse en mai. L'indice PMI Flash de la fabrication en Chine signale que ce secteur a de la difficulté à retrouver son élan d'antan. En zone euro, les clignotants de la récession sont encore bien visibles ce mois-ci tant dans la fabrication que les services.

Détails à : http://www.markiteconomics.com/Survey/Page.mvc/PressReleases

mercredi 22 mai 2013

À la recherche d'explications pour justifier l'écart de taux d'intérêt entre les obligations américaines et canadiennes

Malgré des injections massives de liquidités de la Réserve fédérale américaine et un taux d'intérêt de base plus bas aux États-Unis qu’au Canada, le taux d’intérêt sur les obligations du gouvernement fédéral à échéance dans 30 ans demeure plus élevé aux États-Unis qu’au Canada. Même le taux sur les obligations américaines à échéance dans dix ans s’est rapproché et a même dépassé, quoique de peu, le taux canadien au cours des deux dernières semaines. Diverses raisons peuvent être avancées pour expliquer cela, mais qu’elle est ou qu’elles sont les bonnes? Les effets de la politique monétaire sur les marchés financiers sont-ils plus limités que ce que l'on est porté à croire?

Pour référence, selon les données reproduites dans The Globe and Mail, les obligations du gouvernement fédéral américain portaient, le 21 mai, un taux d'intérêt de 3,13 % pour celles venant à échéance dans 30 ans et 1,93 % pour celles à 10 ans; les taux sur les obligations du gouvernement canadien étaient respectivement 2,52 % et 1,91 %.

mardi 14 mai 2013

Indicateurs avancés de l'OCDE : une source d'optimisme

Les indicateurs avancés mensuels de l'OCDE, publiés le 14 mai, pointent vers une amélioration des perspectives économiques mondiales à court terme et ce, même pour la zone euro. Si ces derniers temps plusieurs données laissent croire que la croissance mondiale est lente et le restera, ces indicateurs précurseurs de l'OCDE se démarquent en permettant d'anticiper de meilleurs résultats. Il reste à savoir si cette source d'optimisme sera corroborée par d'autres indicateurs au cours des prochains jours. Surveillons, entre autres, les indices des indicateurs avancés du Conference Board pour les États-Unis et la Chine. En outre, l'OCDE devrait publier d'ici la fin du mois la mise à jour de ses Perspectives économiques semestrielles. 


Détails à :

http://www.oecd.org/std/clits/compositeleadingindicatorsclisoecdmay2013.htm

mercredi 8 mai 2013

L'économie mondiale manque d'entrain

Le rythme d'expansion de l'économie mondiale est plutôt lent ces temps-ci. C'est du moins ce que laisse croire l'évolution récente du JPMorgan Global Manufacturing & Services PMI, publié le 7 mai sur le site Internet de Markit Economics.

Le ralentissement de la croissance est perceptible tant dans la fabrication que les services en avril dernier. Qui plus est, les nouvelles commandes progressent peu, signe précurseur du maintien de la tendance récente dans les mois à venir.

Détails à :

http://www.markiteconomics.com/Survey/Page.mvc/home

mercredi 24 avril 2013

Économies mondiale et canadienne : les sources d'inquiétude à court terme


 Le FMI et la Banque du Canada viennent de revoir leurs perspectives de croissance des économies mondiale et canadienne en 2013 et en 2014. Fidèles à leurs habitudes, ces deux organismes demeurent optimistes quant à la possibilité d’une amélioration de la conjoncture dans quelques mois, allant même jusqu’à prévoir un raffermissement et une certaine accélération de la croissance  au deuxième semestre de cette année et l’an prochain. Comme les perspectives de croissance en soi ont déjà fait l’objet de nombreux commentaires dans les médias, je vous propose ici d’examiner sommairement les risques à la baisse par rapport au scénario de référence retenu par ces deux organismes. D’entrée de jeu, soulignons que leurs analystes sont moins inquiets qu’auparavant.

Selon le FMI, les aléas de nature géopolitique peuvent toujours survenir et influencer, en particulier, les prix du pétrole. Toutefois, cet organisme évalue que les possibilités de dégradation  à court terme sont moindres qu’à l’automne dernier. Il estime que les risques d’éclatement de la zone euro ont diminué, bien que, sans surprise, la fragilité de l’économie et des marchés financiers demeurent préoccupantes dans la zone. Le précipice fiscal aux États-Unis a été évité; cependant, la politique budgétaire est encore matière à controverse et pèse sur les perspectives de croissance, notamment en raison des coupures automatiques de dépenses, le séquestre, et la nécessité de rehausser encore une fois le plafond de la dette publique. En outre, les risques d’un atterrissage brusque de la croissance chez les principales économies émergentes ont diminué, ce qui n’est pas négligeable tenant compte de leur poids de plus en plus important dans l’économie mondiale.

La Banque du Canada mentionne que : «Les conditions financières mondiales se sont généralement assouplies.» au cours des derniers mois. Malgré cela, dans son analyse des risques, elle considère que les difficultés économiques en Europe constituent le plus grave danger pour les économies mondiale et canadienne. Ses analystes s’inquiètent aussi de la possibilité que l’amélioration des investissements des entreprises canadiennes et des exportations tardent à se manifester. Ils mentionnent aussi qu’un «…brusque affaiblissement du secteur du logement au Canada pourrait avoir des répercussions notables sur d’autres secteurs de l’économie.»

Les projections du FMI et de la Banque du Canada comportent aussi un examen des risques à la hausse par rapport au scénario retenu. C’est en quelque sorte une figure imposée dans ce genre d’exercices. Toutefois, comme la phase de reprise ou d’expansion dans le présent cycle manque certes d’élan, il serait superflu ici de s’y attarder, d’autant plus que les plus récents indicateurs avancés sont loin d’appuyer des risques à la hausse.

En conclusion, des risques à la baisse moins accentués qu’auparavant, mais suffisamment de sujets de préoccupation pour expliquer éventuellement pourquoi la croissance n’aurait pas été ce que l’on anticipait.

 

Références

Fonds monétaire international. Perspectives de l’économie mondiale. Avril 2013.

Banque du Canada. Rapport sur la politique monétaire. Avril 2013.       

mardi 23 avril 2013

Économie mondiale : signes additionnels de ralentissement de la croissance

Les indices PMI Flash, publiés le 23 avril sur le site Internet de Markit Economics, pointent vers un ralentissement du rythme de croissance de l'activité manufacturière aux États-Unis et en Chine. Les sous-indices des nouvelles commandes laissent croire qu'il en sera de même au cours des prochains mois. Dans la zone euro, il n'y a pas de signe d'amélioration. La contraction de l'activité se serait poursuivie ce mois-ci, et les nouvelles commandes ne montrent aucun signe d'amélioration à court terme. 

lundi 22 avril 2013

L'économie américaine montre des signes d'essoufflement

L'évolution récente de plusieurs indicateurs signale que l'économie des États-Unis a de la difficulté à maintenir la bonne cadence observée en début d'année. Le Chicago Fed National Activity Index, publié le 22 avril et regroupant 85 indicateurs mensuels, est sur une pente descendante, bien qu'il indique que la croissance mensuelle se tienne près de la tendance de long terme. L'indice des indicateurs avancés du Conference Board, publié le 18 avril, a fléchi de 0,1 % en mars, et son évolution ces derniers mois pointe vers une progression de l'activité qui aura du mal à afficher le dynamisme nécessaire pour améliorer de façon soutenue l'emploi.

Ainsi, le premier trimestre de cette année aura probablement été le meilleur de 2013. Le Département du Commerce va publier vendredi sa première estimation de la croissance du PIB au cours des trois premiers mois. Plusieurs analystes s'attendent à ce qu'elle avoisine les 3 % en rythme annuel, après avoir pratiquement stagné au quatrième trimestre de 2012 (0,4 % en rythme annuel). L'expansion économique devrait donc continuer, mais à un rythme allant de modeste à modéré. 

mercredi 10 avril 2013

Économie mondiale : perspectives de croissance modeste

À quelques jours de la publication des Perspectives de l'économie mondiale du FMI, il peut être intéressant de jeter un coup d'œil aux plus récentes données sur les indicateurs avancés de son évolution.

Les indices de l'OCDE, publiés le 10 avril sur le site Internet de cet organisme, pointent vers une amélioration des perspectives pour les États-Unis, la Chine, le Japon et même pour la zone euro. Pour les pays de l'OCDE pris globalement, il y aurait raffermissement des perspectives de croissance. Il faut cependant indiquer que les plus récentes données à la base de ces indices sont celles de février dernier.

Le JPMorgan Global Manufacturing & Services PMI, publié le 4 avril sur le site Internet de Markit Economics, signale que l'expansion de l'économie mondiale se poursuit à un rythme plutôt modeste. Le sous-indice des nouvelles commandes laisse présager le maintien du rythme actuel de croissance.

Quant aux indices avancés du Conference Board pour les principales économies, ils laissent croire que les perspectives vont aller en s'améliorant bien que les représentants de cet organisme insistent sur le fait que les conditions économiques demeurent fragiles et marquées par un bon degré d'incertitude pour des raisons diverses selon l'économie examinée.

Les indicateurs avancés ne sont pas, bien sûr, la seule source de renseignements servant à établir les projections du FMI. Toutefois, sur la base de ces indicateurs, il serait surprenant que cet organisme change de façon importante les perspectives de croissance de l'économie mondiale qu'il avait mises à jour en janvier dernier. Il prévoyait alors que le PIB mondial allait croître de 3,5 % en 2013 et de 4,1 % l'an prochain. Son analyse des risques à la baisse ou à la hausse par rapport à son scénario de référence sera vraisemblablement intéressante à lire.

Mise à jour du 16 avril : Le FMI a révisé légèrement à la baisse ses perspectives de croissance de l'économie mondiale. Elle devrait progresser de 3,3 % cette année et de 4,0 % l'an prochain. Presque tous les pays voient leur scénario de croissance révisé vers le bas. Le Japon est l'exception notable : le FMI prévoit que son PIB devrait progresser de 1,6 % en 2013 (prévision de 1,2 % en janvier dernier) et de 1,4 % en 2014 (0,7 % en janvier). La croissance ne serait que de 1,9 % aux États-Unis et de 1,5 % au Canada cette année.

mardi 9 avril 2013

Économie canadienne : des signaux précurseurs de croissance lente s'ajoutent

Depuis la publication de mon plus récent message sur l'économie canadienne, le 28 mars, des signaux additionnels de faiblesse de la croissance à venir se sont ajoutés. L'indice PMI RBC de l'évolution de la fabrication, publié le 2 avril par Markit Economics, indique que l'activité dans ce domaine marque le pas; il y aurait eu, entre autres, en mars, une baisse des nouvelles commandes, signe précurseur que les choses n'iront pas en s'améliorant. L'indice phare de la bourse de Toronto, le S&P/TSX, qui avait plafonné au premier trimestre, est en baisse marqué ces temps-ci. Cet indice est grandement influencé par les prix des matières premières et des métaux qui s'inscrivent en baisse.

En outre, la tendance à la baisse des mises en chantier de logements continue, selon les données publiées le 9 avril sur le site Internet de la SCHL, ce qui augure d'un repli de la construction résidentielle. Quant aux exportations de marchandises, qui stagnent depuis plusieurs mois, leur mouvement prévu à la hausse tarde à se manifester.

On ne peut pas dire que ce sont les taux d'intérêt qui freinent la croissance, car ils sont très bas. D'ailleurs, les obligations du gouvernement du Canada trouvent preneurs à des taux faibles ces temps-ci, signe probablement de la confiance relative des investisseurs dans les politiques et les perspectives canadiennes lorsqu'on les compare à celles d'autres économies, de faibles anticipations d'inflation et de politiques monétaires encore plus expansionnistes à l'étranger. Fait intéressant, les obligations du gouvernement canadien à échéance dans trente ans donnent un rendement avoisinant 2,4 % ces jours-ci, comparativement à environ 3,0 % pour celles du gouvernement américain. Pourtant, c'est aux États-Unis que les autorités monétaires font chaque mois des injections massives de liquidités afin de réduire les taux d'intérêt et, par conséquent, stimuler la croissance.

Voilà de la matière à réflexion pour ceux qui révisent actuellement leurs perspectives de croissance de l'économie canadienne.

jeudi 28 mars 2013

Économie canadienne en 2013 : bon départ en janvier, mais perspectives mitigées

La croissance était au rendez-vous en janvier dernier au Canada, selon les données publiées le 28 mars sur le site Internet de Statistique Canada. La production de biens et services, le PIB, a progressé de 0,2 % par rapport à décembre dernier. Cette augmentation ne vient toutefois que compenser la baisse (0,2 %) du mois précédent. Par rapport à janvier 2012, le PIB n'a obtenu qu'une croissance de 1,0 %, ce qui, pour le Canada, n'est qu'une hausse au mieux modeste. En fait, l'économie canadienne manque de vigueur depuis plusieurs mois.

Quant aux perspectives, l'indicateur avancé de l'évolution de l'économie canadienne de l'Institut Macdonald-Laurier a augmenté de 0,4 % en février, la meilleure progression en un an, selon le communiqué publié le 28 mars sur le site Internet de cet organisme. La hausse s'explique surtout par le secteur financier (offre de monnaie et indice boursier). Il est donc prématuré d'y lire une tendance à la hausse pour les perspectives économiques du Canada au cours des prochains mois. Depuis quelques mois, cet indice pointe vers une croissance assez modeste. Le Rapport sur la politique monétaire de la Banque du Canada, qui sera publié le 17 avril, permettra d'avoir un tour d'horizon plus complet de la conjoncture et des perspectives de l'économie canadienne. 

mardi 19 mars 2013

Perspectives de croissance léthargique au Québec

L'économie du Québec manque d'entrain ces temps-ci, et les indicateurs avancés de son évolution laissent croire qu'il en sera de même au cours des prochains mois.

Desjardins a publié le 19 mars son Indice précurseur mensuel et celui-ci continue de faire du surplace, ce qui présage d'une faible croissance. Sur la base de l'évolution récente de cet indice, même la prévision de croissance de 1,0 % de l'économie du Québec en 2013 apparaît plutôt optimiste.

D'autres indicateurs viennent appuyer un scénario de croissance faible. L'indice PMI RBC des directeurs d'achats de l'industrie manufacturière canadienne affichait, en février dernier, une légère amélioration dans le secteur de la fabrication au Québec : un premier mois d'expansion depuis octobre dernier. Toutefois, elle risque d'être de courte durée puisque le sous-indice du volume des nouvelles commandes se serait replié, selon les renseignements contenus dans le communiqué émis le premier mars sur le site Internet de Markit Economics. Ajoutons à cela les signaux de fragilisation de l'activité dans l'industrie de la construction résidentielle ainsi que les prix à la baisse pour le fer et des métaux primaires comme l'aluminium et l'or, ce qui n'est pas de bon augure pour l'économie de plusieurs régions.

Par contre, les prix du bois de construction suivent une tendance à la hausse en raison de la demande américaine, ce qui est encourageant pour plusieurs communautés où l'activité économique est liée au bois de sciage. La hausse des commandes en carnet de l'industrie aérospatiale canadienne au cours des derniers mois est un autre signe positif pour le Québec qui compte pour une bonne proportion de la production canadienne dans cette industrie.

Ainsi, le Québec contribuera à plomber la moyenne de l'économie canadienne en 2013, et déjà que celle-ci risque de ne croître qu'à un rythme modeste. Mince consolation, les perspectives pour le Québec sont meilleures que celles prévues en Europe, particulièrement dans la zone euro.

Mise à jour du 28 mars : Dans sa mise à jour de la situation économique et financière du Québec, le Ministre des Finances et de l'Économie prévoit que le PIB croîtra de 1,3 % en 2013. Il est donc très optimiste, et tant mieux si l'avenir lui donne raison, mais il est permis de s'interroger sur la vraisemblance de sa prévision tenant compte de la situation actuelle de l'économie et des indicateurs avancés de son évolution. 

dimanche 17 février 2013

Le Canada se dirige-t-il vers la déflation?


N. B. : Ce texte est une mise à jour du commentaire que j'ai publié le 10 février. Il tient compte de l'évaluation annuelle de l'économie canadienne réalisée par le FMI et publiée sur le site Internet de cet organisme le 14 février. 
L’un des succès du Canada depuis pratiquement une génération, c’est la modération de la progression des prix. Depuis 1992, en variation annuelle moyenne, la hausse de l’indice des prix à la consommation (IPC) est demeurée en-deça de 3,0 %. Cela tranche nettement par rapport au début des années 1980 où l’inflation était à plus de 10,0 %; un sommet a d’ailleurs été atteint en 1981 : 12,5 %.

Toutefois, dans le contexte actuel de faible croissance de l’activité économique et des prix, il suffirait de peu pour que le succès sur le plan de la lutte contre l’inflation se transforme en péril de la déflation. L’halloween, c’est le 31 octobre,  penserez-vous. Vous pourriez aussi ajouter que les autorités politiques et monétaires voudront, bien évidemment, éviter tout scénario de catastrophe qui  s’apparenterait à de la déflation. 

D’accord, mais, prenons le temps d’examiner l’évolution de quelques indicateurs :

-        Après s’être accélérée au début de 2011, la progression des prix à la consommation s’est nettement atténuée depuis. Sur 12 mois, en novembre et en décembre derniers, les prix n’ont augmenté que de 0,8 %. Sur une base mensuelle désaisonnalisée, l’IPC a légèrement fléchi en novembre (-0,2 %) et en décembre (-0,1 %), et il est revenu à son niveau d’avril dernier (121,9).

-       L’indice des prix des produits industriels bouge peu depuis quelques mois, et il n’a augmenté que de 0,2 % entre décembre 2011 et décembre 2012.

-       Le déflateur du PIB (indice des prix des biens et services produits au Canada) a stagné au premier trimestre de l’an dernier, il a légèrement diminué au deuxième, mais il a augmenté au troisième.

-       Au cours des derniers mois, les rendements moyens des obligations négociables du gouvernement canadien sont nettement en-deça de la moyenne des dix dernières années, quelle que soit l’échéance. L’écart de rendement en fonction de l’échéance était, en janvier dernier, inférieur à la moyenne des dix dernières années, sauf l’écart entre les obligations de 5 à 10 ans et celles de plus de dix ans. Les marchés financiers n’anticipent donc pas une résurgence de l’inflation à court ou moyen terme.  

-       Se basant sur divers indicateurs, la Banque du Canada estime, dans son «Rapport sur la politique monétaire» de janvier dernier, qu’il y a eu «…une hausse des capacités excédentaires au cours du second semestre de 2012.» (page  22). Elle indique aussi que «Les hausses de la rémunération du travail ont été globalement modérées» (page 24).

Rien de ce qui précède ne peut nous amener à conclure que le Canada se dirige vers une période de déflation. Ce sont plutôt des signaux de désinflation ou de stabilité des prix, et ce, même si la politique monétaire canadienne est clairement expansionniste. Il y a bel et bien faible inflation, sans risques qu’elle s’accélère bientôt. En outre, au cours de la récession de fin 2008-début 2009, l'IPC a temporairement baissé sans pour autant que l’on se retrouve en situation de déflation. Cette baisse était cependant due à la diminution des prix de l'essence.

Pour que ce mal s’installe et se propage, il faut que les consommateurs et les entreprises anticipent des baisses généralisées et prolongées des prix et des coûts, et retardent leurs décisions d’achats et d’investissement pour  bénéficier de ces diminutions plus tard. L’économie canadienne n’en est pas là.

Quel pourrait être l’élément qui pourrait changer la donne et alimenter le spectre de la déflation?

La revue The Economist  du 12 janvier dernier (pages 61 et 62) nous signale que le prix des maisons est surévalué au Canada. Le ratio prix d’achat sur prix de location indique une surévaluation de 78 %, alors qu’en tenant compte du revenu disponible par personne, elle serait de 34 %. Dans son rapport sur l’économie canadienne publié le 14 février sur son site Internet, le Fonds monétaire international (FMI) va dans le même sens. Ses experts estiment que le ratio prix des maisons sur prix de location est 60 % au-dessus de sa moyenne historique, et que le ratio prix sur revenu est à presque 40 % au-dessus de sa moyenne de long terme. Se basant sur une analyse économétrique, ils  avancent que le prix des maisons était, au troisième trimestre de 2012, 10 % à 15 % au-dessus du niveau auquel on devrait s’attendre en tenant compte des «fondamentaux» de l’économie canadienne.

Advenant une correction importante des prix sur le marché de l’habitation, les consommateurs pourraient se retrouver avec des emprunts hypothécaires plus élevés que la valeur de leurs maisons. Pourraient s’ensuivre des réactions sur les marchés qui, à la limite, pourraient se comparer à ce que les États-Unis ont connu en 2008 et 2009.

Certains pourraient rétorquer que la chute du prix des maisons aux États-Unis n’a pas entrainé de baisse généralisée et durable des prix. C’est vrai, mais cela a été évité grâce, notamment, à des mesures exceptionnelles d’assouplissement quantitatif ainsi qu’à un plan coûteux de sauvetage des institutions financières.

La Banque du Canada et bien d’autres ont mis en garde les Canadiens quant aux conséquences d’un niveau élevé d’endettement advenant une hausse des taux d’intérêt. Ce discours ne devrait-il pas aussi inclure la menace et les conséquences d’une baisse du prix de leurs résidences? C’est probablement un sujet tabou que les dirigeants de la banque centrale se gardent d’aborder en public, surtout si cela doit les amener à parler de la possibilité de déflation et  à imprimer de la monnaie pour la contrer.  

La Banque a remisé son épouvantail d’une hausse éventuelle des taux d’intérêt dans son communiqué du 23 janvier dernier en indiquant qu’une réduction de la détente monétaire «…est moins éminente que prévu auparavant.» Devra-t-elle, elle aussi, recourir bientôt à des moyens non traditionnels de politique monétaire pour atténuer ou éviter les perturbations qu’entrainerait une correction importante du prix des maisons?

Par ailleurs, la prolongation du programme fédéral de financement des projets d’infrastructures est évoquée pour contrer le ralentissement de la croissance. Le Ministre des Finances sera vraisemblablement intéressé à prendre connaissance de toute autre mesure que les experts, le public ou ses fonctionnaires pourraient lui proposer à cet égard, tout en continuant de se présenter en bon gardien de l’assainissement des finances publiques. La stimulation de la croissance ne passera pas cependant  par des mesures visant à favoriser la construction résidentielle, sauf peut-être la rénovation, puisque le gouvernement fédéral a déjà choisi d’imposer des limites au crédit facile dans ce domaine pour éviter le gonflement d’une bulle.

En conclusion, la correction du marché de l’habitation au Canada est, pour l’instant, bien engagée : les mises en chantier et les ventes de logements existants diminuent depuis quelques mois sans conséquence importante et immédiate sur les prix, sauf dans des marchés spécifiques comme celui de Vancouver. Les prix ont normalement tendance à se corriger avec un certain délai. Mais, que nous réserve l’avenir? Le FMI, lui, dans sa revue de l’économie canadienne, va jusqu’à décrire un scénario comme il les aime, soit celui d’un atterrissage en douceur sur quelques années.

Quant à la déflation, les Canadiens nés après la dépression du début des années 1930 ne l’ont pas connu. Son occurrence est cependant loin d’être une hypothèse farfelue comme en témoigne bien l’expérience du Japon depuis plusieurs années. Sur le plan politique, l’adage «Mieux vaut prévenir que guérir» est toujours d’actualité.
Vous pouvez vous abonner à mon compte Twitter : @JPFurlong

jeudi 24 janvier 2013

L'économie chinoise reprend de l'altitude


Il n'y a pas si longtemps plusieurs se demandaient si la Chine saurait éviter un ralentissement prononcé de son économie. On s'interrogeait sur la possibilité soit d'un atterrissage brusque, soit d'un atterrissage en douceur. Aujourd'hui, il semble bien que le creux de son fléchissement ait été atteint au troisième trimestre de 2012 : 7,4 % de croissance du PIB par rapport au trimestre équivalent de 2011. La croissance s’est accélérée au quatrième trimestre (7,9 %), et elle devrait se poursuivre à un rythme soutenu au cours des prochains. Personne ne s'attend toutefois à un retour à une croissance de plus de 10 %, mais les signes d'amélioration de son rythme d'expansion sont un baume pour l’économie mondiale ces temps-ci.

 

La progression des prix à la consommation étant contenue, le gouvernement chinois et sa banque centrale ont pris des mesures pour stimuler la demande intérieure dans un contexte de faiblesse de la demande des produits chinois sur les marchés étrangers. Les autorités gouvernementales ont décidé au cours de l'été dernier d'accélérer les dépenses en infrastructures. Quant à la banque centrale, elle a diminué son taux d'intérêt de base et le taux de réserves des banques, tout en ajoutant des liquidités à divers moments l'an dernier, faisant ainsi bon usage de sa marge de manoeuvre pour stimuler la consommation intérieure.

 

Les indices des indicateurs avancés de l'évolution de l'économie chinoise pointent vers une progression soutenue de son activité au cours des prochains mois. Il en est ainsi de l'indice du Conference Board et de celui de l’OCDE ainsi que des nouvelles commandes auprès des fabricants et des fournisseurs de services, selon les résultats des enquêtes auprès des gestionnaires d'approvisionnement (indices PMI).

 

Dès que les premiers signes d'amélioration se sont manifestés en Chine, les prix de matières premières, comme le fer et le cuivre, et de produits industriels, comme l'aluminium, se sont raffermis. C’est de bon augure pour l’économie québécoise où des projets majeurs d’investissement et les exportations sont dépendants de la demande étrangère pour ces produits.

 

Selon un article du 18 décembre dernier de Bloomberg News, les autorités chinoises, préférant jouer de prudence, auraient fixé à 7,5 % l'objectif de croissance du PIB et à 3,5 % la progression des prix à la consommation en 2013. Les organisations internationales sont plus optimistes. Dans sa mise à jour du 23 janvier de ses Perspectives de l’économie mondiale, le FMI prévoit une croissance de 8,2 %. La Banque mondiale y allait d’un 8,4 % le 16 janvier. Par contre, le Conference Board (22 janvier) et la Banque du Canada (23 janvier) prévoient respectivement 7,5 % et 7,8 %, ce qui serait tout de même une croissance que l’on pourrait considérer robuste.

 N.B. : Ce commentaire est une mise à jour de celui que j'avais publié le 8 janvier.

P.S. : Vous pouvez vous abonner à mon compte Twitter : @JPFurlong

 

 

mercredi 9 janvier 2013

Le manque de vigueur de l'économie canadienne va se poursuivre

Les indicateurs avancés de l'évolution de l'économie canadienne laissent de nouveau présager d'une croissance lente au Canada au cours des mois à venir. L'indicateur avancé mensuel de l'Institut Macdonald-Laurier progresse peu depuis plusieurs mois. Il n'a augmenté que d'un faible 0,1 % en novembre dernier, selon le communiqué publié par cet institut le 7 janvier. (Il a oscillé dans un intervalle allant de 0,0 % à 0,2 % de juin à novembre derniers.) En outre, les résultats mensuels de l'enquête  Markit RBC auprès des directeurs d'achats des entreprises manufacturières signalent un fléchissement de l'activité dans le secteur de la fabrication, selon le communiqué émis le 2 janvier sur le site Internet de Markit Economics. Quant à la construction domiciliaire, elle devrait ralentir si l'on se base sur la tendance, mensuelle et sur six mois, des mises en chantier de logements répertoriés par la SCHL (réf. : communiqué du 9 janvier sur le site Internet de cet organisme).

Ainsi, la croissance lente de l'économie canadienne devrait se poursuivre au cours du premier semestre de 2013. Le 21 décembre, Statistique Canada nous indiquait que le PIB canadien n'avait augmenté que de 0,1 % en octobre, soit un taux semblable à celui des mois précédents.

Les organismes qui publient des prévisions de croissance de l'économie canadienne devront vraisemblablement réviser à la baisse leurs projections de croissance du PIB, du moins pour les premier et deuxième trimestres. La Banque du Canada publiera son prochain coup de sonde de l'économie canadienne le 23 janvier.

Concluons, toutefois, sur un point positif : l'emploi a augmenté au Canada en 2012, malgré la faiblesse de la croissance.