mardi 24 juillet 2012

Perspectives de l'économie américaine : son rythme d'expansion va encore ralentir

Le Chicago Fed National Activity Index, publié le 23 juillet, indique que l'économie américaine a connu, au mieux, une croissance modeste au cours des derniers mois; cette croissance est d'ailleurs bien en deça de sa tendance historique. Une première estimation du PIB américain au deuxième trimestre devrait permettre de valider ce résultat le vendredi 27 juillet.

Quant aux indicateurs précurseurs de l'évolution de l'économie américaine, ils laissent croire que son rythme d'expansion va encore s'atténuer au cours des prochains mois. Tant l'indice des indicateurs avancés du Conference Board (19 juillet) que le Markit Flash U.S. Manufacturing PMI (24 juillet) vont dans ce sens.

Le scénario de récession refait surface chez certains analystes, mais on n'en est pas encore là si l'on se fie aux indicateurs avancés. Toutefois, s'il n'y a pas de changements aux mesures fiscales et budgétaires qui entreront en vigueur début 2013, ce scénario pourrait bien se réaliser au début de l'an prochain.

Surveillons aussi ce que le FOMC de la Fed décidera de faire à sa réunion des 31 juillet et premier août. Plusieurs s'attendent ou espèrent des mesures additionnelles (ex. : QE3) de stimulation monétaire pour donner un nouvel élan à une expansion moribonde. Toutefois, la marge de manoeuvre sur le plan de la politique monétaire s'amenuise, tout comme l'efficacité éventuelle de toute nouvelle mesure. Cette politique est déjà particulièrement accommodante. En fait, les taux d'intérêt étant très bas, il est difficile d'avoir une force de frappe à cet égard. En outre, les conditions financières, dont les liquidités dans le système financier, semblent adéquates actuellement.

Par ailleurs, la réélection du Président Obama pourrait bien se jouer sur la question économique, le ralentissement de l'économie jouant en faveur de son adversaire républicain.

Mise à jour du 31 juillet : Le PIB américain n'a progressé que de 1,5 % en rythme annuel au deuxième trimestre. La croissance au premier trimestre a été légèrement révisée à la hausse, passant de 1,9 % à 2,0 %, selon les données publiées par le Département du Commerce le 27 juillet. Quant aux consommateurs, ils demeurent relativement peu enthousiastes quant à leurs anticipations de l'évolution de l'économie si l'on se fie aux résultats des enquêtes mensuelles de l'Université du Michigan (27 juillet) et du Conference Board (31 juillet).

mercredi 18 juillet 2012

La conjoncture internationale pèse sur les perspectives de l'économie canadienne

La Banque du Canada vient de réviser à la baisse ses projections de croissance de l'économie canadienne en raison principalement de la conjoncture internationale. Selon son Rapport sur la politique monétaire publié le 18 juillet, le PIB canadien croîtrait de 2,1 % cette année et de 2,3 % en 2013. Ces estimations vont dans le même sens que celles publiées le 16 juillet par le FMI, et elles rejoignent aussi la moyenne des prévisions des organismes consultés mensuellement par The Economist (édition du 7 juillet).

La Banque continue d'avoir des difficultés avec ses prévisions trimestrielles de l'évolution de l'économie canadienne (voir à ce sujet mon commentaire du 19 janvier dernier). À titre d'exemple, en avril dernier, elle estimait que le PIB canadien avait crû de 2,5 % au premier trimestre de cette année et qu'il augmenterait au même rythme au deuxième trimestre. Cette fois-ci, la croissance pour ces deux trimestres a été ramenée respectivement à 1,9 % et 1,8 %. Il faut dire que le fait de publier ses projections trimestrielles en rythme annuel vient automatiquement gonfler les écarts.

La Banque affirme de nouveau qu'elle souhaite réduire modestement la détente monétaire dès que les conditions économiques le permettront. Toutefois, elle passe sous silence ce qu'elle pourrait faire advenant que la conjoncture continue de se détériorer. Or, il s'agit d'un scénario dont les risques sont élevés comme le signale le FMI dans sa récente mise à jour de ses Perspectives de l'économie mondiale.

mardi 17 juillet 2012

Le FMI s'inquiète de l'évolution de l'économie mondiale

Le FMI a publié le 16 juillet sa mise à jour des Perspectives de l’économie mondiale. Bonne nouvelle : la production mondiale a fait mieux que prévu au premier trimestre de 2012. Mauvaise nouvelle : elle s’est fragilisée au deuxième. En outre, le deuxième semestre de l’année sera marqué par une faible croissance, selon le scénario de référence retenu par cet organisme. En conséquence, le FMI prévoit une croissance du PIB mondial de 3,5 % en 2012, soit le même rythme que celui projeté en avril dernier, ce qui peut en laisser plusieurs perplexes tenant compte que la conjoncture actuelle laisse supposer une croissance moindre que cela. Pour 2013, la croissance a été révisée à la baisse : 3,9 % au lieu de 4,1 %.
Le maintien, d'avril à juillet, de la projection de croissance pour l'ensemble de l'économie mondiale en 2012 masque des variations significatives dans les estimations pour des pays comme le Japon, le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Inde et le Brésil.
Par ailleurs, le FMI plaide pour des mesures additionnelles de la part des autorités publiques, en particulier  dans la zone euro où il préconise une plus grande union monétaire ainsi qu’une intégration fiscale. 

Le FMI signale aussi qu'aux États-Unis, si les mesures budgétaires restrictives vont de l'avant comme prévu, il y a un risque important de stagnation de l'économie l'an prochain. 

Mise à jour du 18 juillet : La Banque du Canada est plus pessimiste que le FMI quant aux perspectives de l'économie mondiale. Dans son Rapport sur la politique monétaire publié aujourd'hui, elle prévoit que le PIB mondial ne croîtra que de 3,1 % en 2012 et en 2013.

lundi 9 juillet 2012

Économie mondiale : une expansion de plus en plus précaire

L’économie mondiale manque de vigueur ces temps-ci. Loin de s’améliorer,  les perspectives de croissance semblent se détériorer. La Directrice générale du FMI indiquait le 6 juillet que la prochaine mise à jour des Perspectives de l’économie mondiale de cet organisme comporterait une révision à la baisse de la croissance de la production mondiale; déjà, en avril dernier, ses économistes ne prévoyaient qu'une progression modeste (3,5 %) du PIB mondial en 2012. Des indices, notamment le JPMorgan Global Manufacturing & Services PMI, indiquent que l’économie mondiale a peu progressé ces derniers mois, et qu’elle a  pratiquement stagné en juin. Les plus récents indicateurs avancés de l’évolution de l’économie que ce soient ceux de l’OCDE, du Conference Board ou de Markit Economics, laissent d’ailleurs présager un fléchissement de la croissance au cours des prochains mois. Les prix à la baisse des métaux, comme le cuivre et l’aluminium, et du pétrole sont d’autres indicateurs de la faiblesse de l’expansion.

L’inquiétude est palpable dans les communications publiques des dirigeants des principales banques centrales de la planète. Plusieurs d’entre elles ont, depuis le printemps dernier, assoupli encore davantage leurs politiques monétaires pourtant déjà très accommodantes. Toutefois, l’assouplissement monétaire a ses limites sur le plan de l’efficacité pour stimuler l’économie, comme l’ont récemment souligné plusieurs analystes. Sur le plan fiscal, la marge de manœuvre est restreinte chez plusieurs économies développées, et on en est rendu à souhaiter un peu moins d’austérité à court terme afin de ne pas envenimer les choses.