mercredi 30 novembre 2011

Perspectives économiques sombres pour la Zone euro

La plupart des indicateurs économiques avancés publiés récemment viennent renforcer les projections à l'effet que la Zone euro se dirige vers une contraction de son activité économique.

L'évolution mensuelle et semestrielle de l'indice des indicateurs avancés du Conference Board, publié le 30 novembre, met en évidence la faiblesse de l'économie de la zone et sa vulnérabilité à court terme. Cet indice a inscrit une légère hausse en octobre (0,2 %), mais sa tendance des derniers mois laisse présager une détérioration de l'économie; il a notamment enregistré une baisse de 1,1 % en septembre et une autre de 1,3 % en août.

L'Economic Sentiment Indicator de la Commission européenne pour la zone poursuit sa descente, et il se retrouve en novembre, tout comme les mois précédents, nettement en-dessous de sa moyenne de long terme, selon les données publiées le 29 novembre. La détérioration de la confiance se manifeste tant chez les entreprises que les consommateurs.

En outre, les résultats préliminaires de l'enquête auprès des gestionnaires d'approvisionnement d'entreprises  indiquent qu'en novembre l'activité économique dans la zone était en déclin pour un troisième mois consécutif. Ce constat est valable tant pour les services que le secteur manufacturier. Les indices des nouvelles commandes laissent entrevoir que les prochains mois n'apporteront pas un revirement de tendance.

La Zone euro constitue le maillon faible parmi les économies industrialisées. Elle est aux prises avec une sévère crise financière et une crise de confiance en la capacité des pouvoirs publics d'adopter des mesures propres à renverser la tendance au déclin et à susciter une reprise solide de l'activité économique. Rappelons que l'OCDE prévoit, dans ses plus récentes perspectives économiques, soit une récession légère si des décisions sont prises rapidement en vue d'endiguer le fléchissement de l'activité économique, soit une récession profonde si les autorités publiques s'avérent incapables de s'entendre en vue de contenir la crise financière et ses conséquences sur l'économie.

mardi 29 novembre 2011

Les perspectives économiques de l'OCDE, novembre 2011

L'OCDE a publié le 29 novembre ses plus récentes perspectives économiques. Dans son rapport semi-annuel, cet organisme prend un ton alarmiste et souligne l'urgence d'agir pour empêcher une détérioration de l'économie mondiale, notamment chez ses pays membres, dans les mois et les années à venir.

Son scénario de référence fait l'hypothèse que des décisions importantes seront prises à court terme en Europe et aux États-Unis pour prévenir une aggravation de la conjoncture.Ce scénario prévoit une croissance de l'économie mondiale en 2012 qui serait légèrement plus forte (3,4 %) que ce que d'autres organismes ont avancé récemment. Ce sont les pays non membres de l'OCDE, principalement les pays émergents, qui contribueraient le plus à la croissance de la production mondiale. Le PIB de la zone OCDE ne croîtrait que de 1,6 % l'an prochain. Sur une base trimestrielle, le ralentissement de l'économie se ferait le plus sentir ce trimestre-ci et au premier de l'an prochain; suivrait une légère accélération du rythme de croissance. La zone euro serait la plus affectée, et elle connaîtrait une récession, après avoir connu une stagnation de son économie aux deuxième et troisième trimestres de cette année.

Sans mesures correctrices en vue d'atténuer la crise financière en Europe et en vue d'assouplir l'austérité budgétaire aux États-Unis, l'OCDE avance que la Zone euro connaîtra une profonde récession dans les prochains mois et que l'économie américaine pourrait entrer en récession.

L'OCDE y va de ses prescriptions pour redresser et améliorer l'économie de ses membres. Sans surprise, les politiques monétaires et budgétaires constituent les principales cibles de cet organisme.

Détails à : http://www.oecd.org/document/4/0,3746,fr_2649_37443_20347588_1_1_1_37443,00.html

   

mercredi 23 novembre 2011

L'économie américaine affiche des signes de résilience et d'amélioration

Le Chicago Fed National Activity Index, publié le 21 novembre, indique, qu'en octobre, l'économie des États-Unis a continué de progresser bien qu'à un rythme inférieur à sa tendance de long terme. Quant à l'indice des indicateurs économiques avancés du Conference Board pour ce pays, son évolution mensuelle et semestrielle signale, selon les chiffres publiés le 18 novembre, une croissance modeste de l'économie américaine avec perspective d'amélioration au cours des mois à venir, alors qu'il y a un mois, les perspectives étaient plutôt d'un fléchissement de la croissance. Ajoutons à cela que les demandes initiales d'assurance-chômage demeurent en-dessous du seuil critique des 400 000 depuis quelques semaines, selon les données publiées le 23 novembre par le Département du Travail, signe que les affaires des entreprises américaines sont suffisamment bonnes pour garder leurs employés. La confiance des consommateurs aurait aussi connu une légère amélioration en novembre bien qu'étant encore très faible, selon les résultats de l'enquête Reuters/University of Michigan rendus publics aussi le 23.

Les marchés boursiers laissent cependant peu de place à l'optimisme ces jours-ci quant aux perspectives économiques. Ils traduisent une inquiétude grandissante quant aux conséquences de la crise financière, notamment en Europe, et aussi quant à l'absence d'une entente aux États-Unis sur les mesures de restriction des dépenses publiques.

vendredi 18 novembre 2011

Perspectives de l'économie canadienne - novembre 2011

L’économie canadienne devrait croître à un rythme modeste au cours des prochains mois, mais il ne faudrait pas se surprendre si sa progression est supérieure aux plus récentes projections d’organismes qui publient des prévisions économiques.


L'indice mensuel des indicateurs avancés  de Statistique Canada (SC), publié le 18 novembre, continue de signaler une croissance faible à court terme. Cependant, les commandes en carnet, selon l’enquête mensuelle de SC sur les industries manufacturières, et les nouvelles commandes, selon l’enquête RBC-Markit Economics auprès des gestionnaires d’approvisionnement d’entreprises manufacturières, indiquent que le secteur de la fabrication devrait poursuivre son expansion dans les mois à venir. En outre, les mises en chantier de logements dépassent les attentes ces derniers mois, ce qui est précurseur d’un rythme soutenu d’activités dans la construction résidentielle et, éventuellement, dans les achats de biens durables, comme les meubles et articles ménagers. Qui plus est, l’économie des États-Unis, principal marché d’exportation des entreprises canadiennes, prend progressivement du mieux ces temps-ci, contrairement à ce que plusieurs anticipaient il y a encore quelques semaines. Par contre, des risques à la baisse de la croissance subsistent, notamment en raison des conditions économiques et financières en Europe, conjoncture régionale mais qui vient brider les perspectives de croissance de l’économie mondiale, dont celles du Canada et des États-Unis.


D’ores et déjà, on peut avancer que l’économie canadienne a mieux fait au troisième trimestre que ce que laissait croire le Rapport sur la politique monétaire de la Banque du Canada fin octobre dernier (projection de 2,0 % en rythme annuel). Quant à sa projection pour le quatrième trimestre (0,8 % en rythme annuel), elle ne saurait tenir en raison des perspectives d’amélioration de l’économie mentionnées au paragraphe précédent. Seules des catastrophes d’ici la fin de l’année rendraient possible le scénario de référence retenu par la Banque pour ce trimestre-ci.


La moyenne des prévisions de croissance du PIB canadien était à 2,2 % en 2011, selon l’enquête de septembre dernier du ministère fédéral des Finances auprès des prévisionnistes du secteur privé. Ce taux apparait aujourd’hui comme un seuil minimal. Pour 2012, la Banque du Canada prévoit une croissance de 1,9 %; la moyenne des prévisions du secteur privé est à 2,1 %. Surveillons les mises à jour des prochaines semaines : probablement que les corrections à la baisse effectuées il n’y a pas si longtemps, feront place à un peu plus d’optimisme, du moins pour le premier semestre de l’an prochain.

Mise à jour du premier décembre : Selon Statistique Canada, le PIB canadien a crû de 3,5 % en rythme annuel au troisième trimestre de cette année. En outre, l'enquête mensuelle PMI RBC  auprès des gestionnaires d'approvisionnement d'entreprises indique que le secteur canadien de la fabrication a poursuivi son expansion en novembre. Bon augure pour la production à venir, les nouvelles commandes auprès des manufacturiers ont continué de progresser, bien qu'à un rythme moins rapide qu'auparavant. Les industries manufacturières du Canada et des États-Unis s'en tirent mieux ces temps-ci que celles d'ailleurs dans le monde en se basant sur les résultats des plus récentes enquêtes auprès des gestionnaires d'approvisionnement; ces résultats sont disponibles sur le site Internet de Markit Economics.

   

mercredi 16 novembre 2011

Économie mondiale : les indicateurs avancés pointent de nouveau vers un ralentissement de la croissance

Les plus récents indices des indicateurs avancés continuent de signaler un ralentissement du rythme de progression de l'économie mondiale. Les indices de l'OCDE, publiés le 14 novembre, laissent présager une atténuation de la croissance tant chez ses pays membres que dans les principales économies émergentes. Les indices du Conference Board publiés au cours des dernières semaines vont dans le même sens. Quant à l'indice des nouvelles commandes du JPMorgan Global Manufacturing & Services PMI, il laisse croire que l'économie mondiale pourrait continer de croître, mais à un rythme plus lent qu'auparavant; il pourrait même y avoir une légère contraction de l'activité dans le secteur manufacturier au cours des prochains mois.

En se basant, entre autres, sur les indicateurs avancés, les organismes qui publient régulièrement des prévisions de croissance de l'économie mondiale ont  récemment révisé significativement à la baisse leurs projections pour 2012. Leurs estimations de la progression du PIB mondial l'an prochain se rapprochent de 3,0 % : 3,1 %, selon la Banque du Canada; 3,2 %, selon le Conference Board, etc. L'OCDE publiera ses perspectives économiques semestrielles le 28 novembre, ce qui viendra apporter un éclairage additionnel sur la conjoncture et les défis à relever pour l'améliorer.

lundi 7 novembre 2011

Perspectives de la Zone euro : de la stagnation à la contraction de l'économie

À la mi-septembre, la Commission européenne prévoyait la quasi-stagnation de l'activité économique dans la Zone euro. Depuis, il y a eu détérioration et les indicateurs économiques avancés laissent entrevoir la possibilité d'une contraction de son PIB qui pourrait muter en récession.


L'évolution mensuelle et semestrielle de l'indice des indicateurs avancés du Conference Board pour la Zone laisse présager un recul de son activité économique. Presque toutes les composantes de cet indice montrent des signes de faiblesse.


L'Economic Sentiment Indicator de la Commission européenne pour la Zone a peu varié en octobre, mais il a enregistré des baisses prononcées au cours des derniers mois. Il se situe nettement en-dessous de la tendance historique de long terme, mais, pour l'instant, même s'il traduit bien le pessimisme des consommateurs et des industriels notamment, il est encore loin du creux atteint au début de 2009. Il n'en témoigne pas moins lui aussi d'une aggravation des perspectives économiques.


Les résultats de l'enquête d'octobre, et ceux des mois précédents, auprès des gestionnaires d'approvisionnement des entreprises pointent vers une contraction de l'activité et ce, tant dans les industries de services que de la fabrication.


La Banque du Canada a avancé, dans son Rapport sur la politique monétaire du 26 octobre, que la Zone euro se dirige vers une brève récession. Le nouveau président de la Banque centrale européenne est allé dans le même sens au cours d’un commentaire public le 3 novembre. Dans une note du 31 octobre spécialement préparée en vue du G20 à Cannes, l’OCDE prévoit un ralentissement marqué pouvant aller jusqu’à une légère baisse de l’activité économique.


Ainsi, rien de surprenant à ce que la Banque centrale européenne ait fait marche arrière et réajusté à la baisse son taux d'intérêt directeur le 3 novembre. Elle l'avait augmenté en juillet dernier en vue de contenir la progression des prix à la consommation, et cette décision avait été abondamment critiquée.


Sur le plan fiscal, les gouvernements de certains pays de la Zone ont encore une marge de manoeuvre pour stimuler leur économie et éviter qu'elle ne s'enfonce vers une récession qui générerait encore plus de chômage et de tensions sociales. D'autres pays ont déjà épuisé leur capacité d'intervention budgétaire, et leurs options se limitent à démontrer aux marchés financiers qu'ils peuvent contenir leur endettement endémique par des mesures d'austérité. Les acheteurs d'obligations gouvernementales s'inquiètent des possibilités de défauts de paiement de bien des pays, et ils exigent ces temps-ci des taux d'intérêt prohibitifs sur leurs titres de dettes. Les coûts de protection contre les défauts de paiement (credit default swaps) ont aussi beaucoup augmenté pour ces pays, rendant leurs titres encore moins attrayants. Le plan d'action européen annoncé à la fin d’octobre sera-t-il suffisant dans un contexte où après la Grèce, l'on s'intéresse de plus en plus à de gros joueurs comme l'Italie et l'Espagne? Si l'épicentre du premier épisode de l'actuelle crise financière se situait aux États-Unis, le deuxième se joue, sans contredit, en Europe.

Mise à jour du 10 novembre : La Commission européenne a publié aujourd'hui ses prévisions économiques pour la Zone euro et l'ensemble de l'Union européenne. Son scénario de référence en est un de stagnation de l'économie européenne d'ici la fin du premier semestre de 2012 et de risque de récession. Une reprise faible ou modeste de l'activité économique est prévue à compter du deuxième semestre de l'an prochain.


dimanche 6 novembre 2011

Perspectives de croissance modeste de l'économie québécoise

L'Indice précurseur de Desjardins a peu progressé depuis avril dernier, sa hausse la plus élevée (0,3 %) ayant été enregistrée en septembre, selon les données publiées le 3 novembre sur le site Internet de cette institution financière. Son évolution récente laisse présager une croissance modeste de l'économie québécoise au cours des prochains mois.

En outre, les résultats mensuels de l'enquête RBC/Markit Economics auprès des gestionnaires d'approvisionnement laissent croire  que l'expansion du secteur manufacturier québécois se poursuit, bien que son rythme d'expansion se soit atténué en octobre, selon les données publiées le premier novembre. Ces résultats viennent appuyer l'hypothèse que la croissance de l'économie québécoise est faible ou modeste ces temps-ci.