dimanche 19 mars 2023

Les risques de récession aux États-Unis

 Les risques de récession sont encore bien présents aux États-Unis, selon les indicateurs précurseurs de l'évolution de l'économie de ce pays. En effet, l'indice des indicateurs avancés du Conference Board s'est de nouveau inscrit en baisse en février dernier, d'après les données publiées le 17 mars par cet organisme. Huit des dix indicateurs de cet indice étaient en baisse ou au neutre le mois dernier.

dimanche 5 mars 2023

« Le pouvoir de la destruction créatrice » de Philippe Aghion, Céline Antonin et Simon Bunel

 

Joseph A. Schumpeter a décrit ainsi « Le processus de destruction créatrice » : le capitalisme n’est pas que concurrence;  « nous avons affaire à un processus d’évolution » où les éléments existants sont détruits par la création de neufs sur les plans de la consommation, de la production, du transport, de l’ouverture de marchés, de l’organisation industrielle, etc. « Ce processus de Destruction créatrice constitue la donnée fondamentale du capitalisme…».[1] L’innovation est l’assise de ce processus. Elle est le « perennial gale of creative destruction ». L’entrepreneur innovant était d’ailleurs au cœur de la Théorie du développement économique de Schumpeter.[2]

Schumpeter a énoncé en sept pages sa conception du processus de destruction créatrice en économie. Dans leur livre, Aghion, Antonin et Bunel ont consacré près de 400 pages à la validation du modèle schumpétérien de la croissance par l’innovation. Ils l’ont examiné de multiples angles, comme la concurrence, l’emploi, le chômage, l’industrialisation, la finance, le rattrapage des pays riches par les pays pauvres, les inégalités, l’environnement, la santé et le bonheur. Leur livre abonde en exemples pour faciliter au lecteur la compréhension des diverses facettes de la destruction créatrice. Aussi,  ils  préfèrent nettement le modèle schumpétérien à celui néoclassique de Robert Solow de la croissance fondée sur l’accumulation du capital.

Par ailleurs, les auteurs insistent sur les liens essentiels entre marché, État et société civile ainsi qu’à l’importance de mieux « réguler » le capitalisme, plutôt que de chercher à le « dépasser », pour maximiser les retombées de l’innovation sur la prospérité à long terme.

En guise de conclusion, voici un extrait de leur livre : « Le pouvoir de la destruction créatrice réside avant tout dans sa formidable capacité à générer de la croissance. C’est bien la destruction créatrice qui a hissé nos sociétés à des niveaux de prospérité inimaginables il y a à peine deux cents ans. Le défi est alors de mieux appréhender les ressorts de ce pouvoir pour ensuite l’orienter dans la direction que l’on souhaite. » (page 10)



[1] Schumpeter, Joseph Alois. « Capitalisme, socialisme et démocratie ». Payot, 1972. Pages 113 à 120.

[2] Heilbroner, Robert L. « The worldly philosophers : The lives, times, and ideas of the great economic thinkers ». Simon & Schuster, 7ième edition. Pages 288 à 310. 



 

Aghion, Philippe et al. « Le pouvoir de la destruction créatrice ». Éditions Odile Jacob, 2020. 396 pages.