mercredi 24 avril 2013

Économies mondiale et canadienne : les sources d'inquiétude à court terme


 Le FMI et la Banque du Canada viennent de revoir leurs perspectives de croissance des économies mondiale et canadienne en 2013 et en 2014. Fidèles à leurs habitudes, ces deux organismes demeurent optimistes quant à la possibilité d’une amélioration de la conjoncture dans quelques mois, allant même jusqu’à prévoir un raffermissement et une certaine accélération de la croissance  au deuxième semestre de cette année et l’an prochain. Comme les perspectives de croissance en soi ont déjà fait l’objet de nombreux commentaires dans les médias, je vous propose ici d’examiner sommairement les risques à la baisse par rapport au scénario de référence retenu par ces deux organismes. D’entrée de jeu, soulignons que leurs analystes sont moins inquiets qu’auparavant.

Selon le FMI, les aléas de nature géopolitique peuvent toujours survenir et influencer, en particulier, les prix du pétrole. Toutefois, cet organisme évalue que les possibilités de dégradation  à court terme sont moindres qu’à l’automne dernier. Il estime que les risques d’éclatement de la zone euro ont diminué, bien que, sans surprise, la fragilité de l’économie et des marchés financiers demeurent préoccupantes dans la zone. Le précipice fiscal aux États-Unis a été évité; cependant, la politique budgétaire est encore matière à controverse et pèse sur les perspectives de croissance, notamment en raison des coupures automatiques de dépenses, le séquestre, et la nécessité de rehausser encore une fois le plafond de la dette publique. En outre, les risques d’un atterrissage brusque de la croissance chez les principales économies émergentes ont diminué, ce qui n’est pas négligeable tenant compte de leur poids de plus en plus important dans l’économie mondiale.

La Banque du Canada mentionne que : «Les conditions financières mondiales se sont généralement assouplies.» au cours des derniers mois. Malgré cela, dans son analyse des risques, elle considère que les difficultés économiques en Europe constituent le plus grave danger pour les économies mondiale et canadienne. Ses analystes s’inquiètent aussi de la possibilité que l’amélioration des investissements des entreprises canadiennes et des exportations tardent à se manifester. Ils mentionnent aussi qu’un «…brusque affaiblissement du secteur du logement au Canada pourrait avoir des répercussions notables sur d’autres secteurs de l’économie.»

Les projections du FMI et de la Banque du Canada comportent aussi un examen des risques à la hausse par rapport au scénario retenu. C’est en quelque sorte une figure imposée dans ce genre d’exercices. Toutefois, comme la phase de reprise ou d’expansion dans le présent cycle manque certes d’élan, il serait superflu ici de s’y attarder, d’autant plus que les plus récents indicateurs avancés sont loin d’appuyer des risques à la hausse.

En conclusion, des risques à la baisse moins accentués qu’auparavant, mais suffisamment de sujets de préoccupation pour expliquer éventuellement pourquoi la croissance n’aurait pas été ce que l’on anticipait.

 

Références

Fonds monétaire international. Perspectives de l’économie mondiale. Avril 2013.

Banque du Canada. Rapport sur la politique monétaire. Avril 2013.       

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