mercredi 12 février 2014

L'économie mondiale après la frousse de janvier dernier


Les marchés financiers ont eu la trouille en janvier dernier, et ils ont généré bien des inquiétudes quant à l’évolution de l’économie mondiale. Il n’en faillait pas plus pour que certains observateurs y voient l’avènement de la troisième phase de la crise financière débutée en 2007-2008, à la différence, cette fois-ci, que son épicentre se trouverait dans les économies émergentes, alors qu’il se situait aux États-Unis au cours de la première et en Europe au moment de la deuxième. Ces jours-ci un calme relatif s’est installé, et il peut être intéressant d’examiner les perspectives à court terme à partir des indicateurs avancés (IA) de l’évolution de l’économie.

Les IA retenus par l’OCDE «…continuent de signaler une amélioration des perspectives de croissance dans la plupart des économies avancées», selon le communiqué émis par cet organisme le 10 février dernier. Ceux pour la Chine, le Brésil et la Russie laissent présager une croissance qui avoisinera leur tendance respective de long terme, alors qu’en Inde, elle sera inférieure à la tendance.

Le HSBC Emerging Market Index, aussi publié le 10 février, mais sur le site Internet de Markit Economics, indique un ralentissement de la croissance en ce début d’année, et le sous-indice des nouvelles commandes laisse croire que ce fléchissement se poursuivra à court terme. Rien dans cet indice, désormais mensuel, ne laisse cependant présager que les principales économies émergentes, prises dans leur ensemble, soient au bord du gouffre. Toutefois, la situation demeure préoccupante pour les économies les plus fragiles.

Les indices mensuels des IA du Conference Board pour douze pays, dont la Chine, l’Inde et le Brésil, et la zone euro indiquent que la croissance sera au rendez-vous au cours des prochains mois, bien que son rythme ira de modeste à modéré dans la grande majorité des cas.

Quant au JPMorgan Global Manufacturing & Services PMI, publié le 5 février, il montre que la production et les nouvelles commandes reçues en janvier dernier chez les producteurs de biens et services augurent d’une croissance modérée de l’activité économique mondiale. La fabrication fait mieux que les services ces temps-ci, bien que ces deux grands domaines d’activité contribuent à l’expansion.

Au Canada, les perspectives révélées par les IA de l’OCDE pointent vers une croissance qui se rapproche de la tendance de long terme. L’autre indice de référence, celui  de Philip Cross, maintenant publié par le Conference Board du Canada, laisse présager une croissance plutôt modeste au cours du premier semestre de cette année. Ainsi, pour l’instant, les projections de croissance de l’économie canadienne apparaissent légèrement optimistes. Le Budget du gouvernement fédéral, présenté le 11 février, se base sur une croissance de 2,3 % du PIB réel; en janvier, la Banque du Canada prévoyait 2,5 % et le FMI, 2,2 %; les projections des organismes consultés par The Economist (édition du 8 février) se situent dans un intervalle allant de 2,0 % à 2,8 %.

Au Québec, l’Indice précurseur Desjardins, publié le 12 février, pointe vers une amélioration des perspectives économiques. Les projections de croissance du PIB réel cette année se situent à plus ou moins 2 %.   

Pour revenir à l’économie mondiale, le FMI et la Banque mondiale prévoient une croissance de 3,7 % de son PIB réel cette année, et le Conference Board l’estime à 3,5 %, soit mieux que l’an dernier (près de 3 %). Toutefois, il ne faut pas négliger les risques entourant ces projections, et garder à l’esprit le titre de l’éditorial de The Economist dans son édition du 8 février : «The worlwide wobble» avec en sous-titre «The world economy will have a bumpy 2014. But the recovery is not, yet, at risk».

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